En pleine mer, les bateaux tanguent redoutablement sous le poids des migrants, entassés les uns sur les autres. Jeudi 5 juin dernier, la police marine italienne a secouru plus de 2500 immigrants au large de l’île de Lampedusa, au sud de la Sicile. Les immigrants tentaient de rejoindre les côtes italiennes, à bord d’une vingtaine d’embarcations de fortune, alors que le temps clément de ces derniers jours favorise les départs clandestins. « Ces migrants profitent d’une mer calme et du retour de l’été pour tenter leur chance », a expliqué la garde-côte italienne.
La marine italienne a porté secours à ces 2 500 clandestins en près de 24 heures, entre jeudi 5 et vendredi 6 juin. Le sauvetage a nécessité une mobilisation complète : le navire italien San Giorgio a secouru 998 immigrants d’Afrique du Nord, dont 214 femmes et 157 enfants ; tandis que le patrouilleur Orione a opéré trois sauvetages dont le dernier comportait 400 clandestins. La frégate Scirocco a embarqué quant à elle près de 200 migrants, lorsque le navire CP306 a porté secours à trois bateaux, sauvant ainsi plus de 450 migrants.
A bord de ces bateaux, des hommes, des femmes, mais également des enfants et des bébés. Majoritairement des syriens et des libyens, qui tentaient de traverser la Méditerranée, pour trouver une vie meilleure sur l’autre continent. Depuis le début de l’année, le nombre de migrants a été multiplié par dix. Les centres d’accueil de l’île sont débordés. Les autorités italiennes ont décidé d’ouvrir de nouveaux centres de délestage pour soulager une Lampedusa dépassée.
L’île de Lampedusa est une des destinations les plus prisées des amateurs de soleil, de plongée et de farniente. La petite île, à 200 kilomètres de la Sicile, abrite une nature sauvage. Mais sous ses allures d’île paradisiaque, se cache une toute autre réalité. La proximité de la Tunisie et de la Libye avec Lampedusa font de la petite île un point d’entrée privilégié pour les immigrés de la côte africaine qui souhaitent gagner l’Europe. Chaque jour, des immigrés irréguliers risquent leur vie dans des embarcations de fortune et espèrent rejoindre cette île, symbole d’une vie nouvelle, Lampedusa. Le 8 juillet 2013, le pape François s’y était rendu pour dénoncer une société aveugle à la situation misérable de ces migrants.