Une enquête de l’Institut de recherche et documentation en économie de la Santé (Irdes) a révélé le 27 juin dernier des chiffres qui laissent pour le moins perplexes : en France, plus d’un Français sur quatre – 25,7% – a déjà renoncé à un soin pour des raisons financières en 2012. Plus inquiétant encore, ces chiffres sont à la hausse, le baromètre santé d’Europ Assistance dénombrait en effet que cela concernait un Français sur trois en 2013.
Plus de 8 000 ménages et 23 000 individus ont participé à cette enquête, renouvelée tous les deux ans par l’Irdes. Cette année cependant, l’étude portait une attention particulière au type de soin concerné. Ainsi, les résultats de l’étude révèlent que 18% des bénéficiaires de l’assurance maladie âgés d’au moins 18 ans ont renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières, 10% à des soins d’optiques et 5% à des consultations médicales. Ces résultats ne sont pas si étonnants, l’optique et le dentaire étant les parents pauvres des remboursements médicaux.
Sans surprise non plus, les personnes appartenant aux 20% des ménages les plus pauvres sont 15% à déclarer un renoncement à des soins d’optique, contre seulement 3,6% des 20% des plus riches. Dans la continuité des enquêtes précédentes, les personnes sans complémentaire sont les plus touchées puisque 24% d’entre elles ont renoncé à des soins d’optique contre 15% des bénéficiaires de la couverture maladie.
Les résultats de cette étude montrent également que le manque de ressources financières n’est pas la seule explication à ce taux de renoncement considérable et posent également de « nouvelles questions sur les renoncements aux soins liés à des difficultés d’accès ». Les raisons de 17,1% des personnes interrogées ayant renoncé à des soins étant justifiées par le délai d’attente trop long pour un rendez-vous et 3% à cause de l’éloignement géographique du cabinet.