Le conflit israélo-palestinien connaît une nouvelle intensification des plus préoccupantes depuis plus d’un mois, avec le lancement par Israël de l’opération « Gardiens de nos frères », à la suite de l’enlèvement puis de l’assassinat de trois jeunes colons israéliens le 12 juin dernier, puis de l’opération « Bordure de protection », en réponse aux tirs de roquettes depuis la bande de Gaza.
Dans leurs déclarations relatives aux crimes de guerre commis à l’encontre de civils tant par les militaires israéliens que par les combattants de Gaza, les autorités françaises font preuve d’une partialité flagrante. La déclaration de François Hollande du 9 juillet dernier assurant qu’« il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », sans mention des très nombreuses victimes civiles palestiniennes, a sonné comme un blanc seing accordé à Israël pour agir comme il l’entend. Il aura fallu attendre un entretien téléphonique avec Mahmoud Abbas, le lendemain, pour que le président français fasse une nouvelle déclaration mentionnant les victimes palestiniennes.
Il condamne fermement les tirs de roquette mais se contente de déplorer les victimes palestiniennes sans condamner les nombreuses violations graves du droit international humanitaire perpétrées par Israël.
La partialité de la diplomatie française a pris les atours de l’indécence, le 14 juillet dernier, lors de l’organisation par l’ambassadeur de France en Israël d’un bal à Tel Aviv dédié aux populations du sud d’Israël exposées aux tirs de roquette. En tant que membre de l’ACAT, je condamne l’assassinat des trois jeunes colons israéliens, ainsi que les tirs de roquettes indiscriminés qui visent les civils israéliens et sont constitutifs de crimes de guerre. Il paraît toutefois choquant de dédier une soirée à des civils israéliens vivant dans la terreur, sans faire cas des centaines de milliers de gazaouis vivant eux aussi dans l’angoisse d’une attaque mortelle et alors même que les raids israéliens venaient de tuer des dizaines d’entre eux les jours précédents.
Dans une déclaration du 11 juillet 2014, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies Navi Pillay a rappelé aux différentes parties leur obligation de se conformer aux principes de distinction, de proportionnalité et de précaution des attaques afin d’éviter les dommages civils. Elle les a aussi exhortées à mener des enquêtes promptes, indépendantes et sérieuses sur les allégations de violation du droit international.
L’ACAT appelle François Hollande à suivre cette approche basée sur le droit international et sur la reconnaissance du besoin impératif de justice pour toutes les victimes.