"C’est la vallée de la mort. Plus de 70% des gens sont morts", explique le Général de l’armée irakienne Ahmed Ithwany. C’est aussi ce qu’a constaté de visu un reporter anglais, Jonathan Krohn, en survolant les alentours du mont Sinjar dans un hélicoptère de l’armée irakienne. "Les chiens mangent les corps des morts", a témoigné un des rares survivants ayant réussi à franchir les lignes des djihadistes qui assiègent le mont Sinjar.
Alors que l’armée de l’air américaine a déjà procédé à plusieurs largage de vivres et d’eau dans la montagne, l’armée irakienne a également parachuté médicaments, nourriture et chaussures. Une cinquantaine de combattants Peshmergas ont également rejoint par hélicoptère les réfugiés Yezidi.
Mais des centaines d’hommes, femmes et enfants de la communauté Yezidi sont déjà morts, le temps que la communauté internationale se décide à agir. Trop tard, comme ce fut le cas pour les chrétiens d’Irak, chassés de Mossoul puis de Qaraqosh. Des centaines de corps reposent dans la montagne et dans les rares grottes. Selon un témoignage de Jonathan Krohn, la grotte de Geliaji, à elle seule, abrite une cinquantaine de dépouilles.
Trop peu, trop tard, c’est le constat amer que font les rares Yezidi qui ont déjà pu quitter les montagnes par la voie des airs. Trop peu, trop tard, c’est sans doute aussi ce que diront les réfugiés chrétiens à Erbil, alors que le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, se rend sur place ce dimanche, mais que la France n’a toujours pas agi concrètement sur le terrain, que ce soit via une aide humanitaire ou un appui militaire.