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“Des murs de briques sinistres, des fenêtres condamnées et des portes blindées rouillées…”, l’ambiance est bien rendue, relève l’AFP : “Le visiteur passant par des portes blindées rouillées récupérées dans différents camps de ‘l’archipel du Goulag’, des Solovki (Nord) à Kolyma (extrême-Orient), peut entendre les verrous qui claquent et l’aboiement des chiens de garde” (Romandie).
“L’Archipel du Goulag”
Il existait bien déjà un musée du Goulag à Moscou, mais quasi confidentiel : il ne comprenait que quelques pièces tandis que le nouveau musée occupe un bâtiment de quatre étages près du centre de la capitale. Il regroupe 2 500 photographies, la carte de “l’Archipel du Goulag”, cet immense réseau de camps magistralement décrit par Soljenitsyne où ont été broyés au moins 20 millions de détenus, de nombreux témoignages retraçant sur des écrans interactifs l’histoire d’anciens détenus et de leurs proches ainsi que de leurs gardiens, des objets personnels et divers documents historiques (Russie info).
Mais l’exposition couvre uniquement la période allant des années 30 jusqu’en 1958. Elle fait donc l’impasse sur la terreur rouge qui a commencé non pas avec Staline mais dès la prise du pouvoir par Lénine et les bolcheviks en 1918, et sur les camps politiques qui ont existé jusqu’à la fin de l’URSS ou sur les asiles psychiatriques où ont été envoyés les dissidents.
L’ambigüité de Staline lui-même est loin de faire l’objet de l’exécration que voue à Hitler l’immense majorité des Allemands. Il est toujours inhumé sous la place Rouge, devant le Kremlin, et un Russe sur deux justifie les “sacrifices” qu’il a imposés à son peuple par les “grands objectifs” réalisés par l’URSS.
Pas de tribunal international pour l’URSS
Les citoyens de l’ex-empire soviétique n’ont pas eu la chance de voir le régime jugé et condamné par un tribunal international, comme le fut le IIIe Reich à Nuremberg. Un quart de siècle après la chute de l’URSS, l’ambigüité demeure, constate Ian Ratchinski, coprésident de l’ONG de la défense des droits de l’homme, Memoria : “D’un côté, Vladimir Poutine dénonce régulièrement la terreur stalinienne, d’autre part le ministère de la Culture autorise l’ouverture de monuments à Staline”(Le Figaro).
Si Poutine dénonce, il n’en fait pas trop : “Depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine il y a 15 ans, les autorités n’ont jamais organisé de cérémonies officielles pour les victimes des répressions. Vendredi, la journée de commémoration a été à nouveau totalement ignorée par l’État” (Romandie).
À défaut de se rendre à Moscou, on peut visiter le site du Musée de l’histoire du goulag ainsi que celui réalisé par l’Union européenne en 2011 à la mémoire du million d’habitants des territoires européens annexés par l’URSS qui ont été déportés au goulag.