“L’Église est apostolique. Elle est bâtie sur des assises durables : les douze apôtres de l’Agneau. Elle est indestructible et infailliblement tenue dans la vérité. Le Christ la gouverne par Pierre et les autres apôtres, présents en leurs successeurs : le Pape et le collège des évêques” (Catéchisme de l’Église catholique n°869).
Roma locuta, causa finita
En l’an 417, l’Église était embourbée dans une discussion apparemment interminable sur le péché originel et la grâce à cause d’une hérésie appelée pélagianisme. Cette hérésie a donné lieu à plusieurs réunions d’évêques qui condamnaient encore et encore la même hérésie qui renaissait sans cesse, jusqu’au jour où ils se sont tournés vers l’évêque de Rome, Innocent Ier, qui a condamné l’hérésie et défini clairement ce qu’est la doctrine de l’Église. C’est à ce moment-là que saint Augustin a inventé cette phrase, devenue célèbre : “Roma locuta, causa finita – Rome a parlé, l’affaire est entendue”.
L’évêque de Rome, le Pape, a le dernier mot sur les questions de foi et de morale
Comment expliquer un tel pouvoir dans un homme de chair et de sang ? Comment, nous autres catholiques, osons-nous affirmer que le Pape ne peut pas se tromper sur tout ce qui touche à la foi et la morale ? En fait, il s’agit de l’expérience de l’Église depuis le temps des Apôtres, et on ne peut l’expliquer que si on comprend que c’est le Christ lui-même qui l’a voulu ainsi, afin que l’Église survive jusqu’à la fin des temps.
L’Église est infaillible
Nous croyons, nous autres catholiques, que dès lors que l’Église est la voie ordinaire de salut instituée par le Christ en Pierre et les apôtres, elle possède la caractéristique de nous aider à croire et vivre la véritable foi prêchée par son chef, le Christ, dans son Évangile du Royaume. Pour assurer l’unité dans la foi, le Père et le Fils nous ont envoyé le jour de la Pentecôte l’Esprit Saint, qui demeure avec nous et nous conduit à la Vérité qui est le Christ Lui-même.
Pierre est infaillible
Jésus change le nom de Simon en Pierre, le “roc” sur lequel sera bâtie son Église et à qui il remet les clés du ciel et de la terre. Il demande à Pierre de confirmer dans la foi ses frères. Il lui demande de faire paître son troupeau. Pierre est considéré par les apôtres comme le premier d’entre eux et les évangélistes lui assignent cette place. Malgré son humanité, saint Pierre affirme avec assurance que l’Esprit Saint est en lui, et cet homme simple va expliquer magnifiquement l’Évangile, si bien que des foules se convertissent en l’écoutant.
Pierre et Jacques, évêques de Jérusalem, reçoivent la visite de Paul, qui confronte sa doctrine avec la leur et repart heureux de constater qu’elles coïncident et est acceptée par eux. Pierre défend avec enthousiasme ceux qui rallient les païens au christianisme sans devoir passer par le judaïsme.
L’infaillibilité du Pape est l’infaillibilité de l’Église fondée par le Christ
On comprend difficilement qu’un homme puisse être infaillible, même si cette qualité est limitée à la foi et aux mœurs. Mais on comprend mieux que l’Église elle-même est infaillible et que le Pape, maître de la foi, est l’interprète et le porte-parole de l’Église.
Le Pape ne crée pas de dogmes ni de doctrines nouvelles ; il se borne à préserver la doctrine traditionnelle de l’Église et à la proclamer le cas échéant. Comme l’Église compte sur le conseil particulier de l’Esprit Saint, nous considérons que le Pape aussi, lorsqu’il parle ex cathedra, est particulièrement inspiré par l’Esprit Saint.
Le dogme de l’infaillibilité pontificale
Nous enseignons et définissons comme un dogme révélé de Dieu : le Pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l’Église, jouit, par l’assistance divine qui lui est promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi et les mœurs.
C’est ainsi que le Concile Vatican I a défini le 18 juillet 1870 la doctrine approuvée par le Concile par 433 voix pour et 2 contre.
Le Pape est infaillible seulement lorsqu’il proclame solennellement un dogme en le définissant de façon claire et précise. Il est infaillible avec les autres évêques en communion avec lui lorsqu’il convoque des conciles. Il n’est pas infaillible dans ses expressions personnelles, même s’il doit se montrer très prudent parce que les oreilles des hommes sont toujours attentives à ce qu’il dit et fait, surtout celles des journalistes toujours en quête de sensationnel pour vendre leurs papiers. C’est du Pape et des évêques que, nous catholiques, recevons la doctrine sûre de l’Évangile de Jésus Christ.