Après le livret A, place au “livret arbre”. Il suffisait y penser. Erwan Le Méné, Vianney de La Brosse et Baudouin Vercken ont fondé leur jeune pousse, EcoTree, sur une question pragmatique : peut-on faire du business avec le développement durable de façon vertueuse ? Les trois amis ont longuement réfléchi à une réconciliation entre écologie et finances en misant sur la forêt.
“Un arbre vaut parfois jusqu’à 400% de sa valeur”
Leur start-up, EcoTree, a vu le jour en 2014. Le concept est simple : les entreprises achètent des arbres et récupèrent leur investissement vingt à trente années plus tard lors de la coupe : “un arbre coupé vaut parfois jusqu’à 400% de sa valeur, si le cours est haut et l’essence précieuse”, arguent les trois amis. Au-delà de la plus-value, les entreprises font un geste pour la planète et peuvent communiquer dessus. Le site internet de la société tient en effet scrupuleusement le compte du nombre de grammes de CO2 absorbés par la canopée fraîchement plantée ! Encore au début de son activité, EcoTree a pour l’instant séduit quelques PME et reconnaît discuter avec trois à quatre groupes cotés au CAC 40.
https://youtu.be/na0jaNSBeyY
Valoriser les forêts françaises, le crédo d’EcoTree
Le nom anglais d’EcoTree ne fait pas de la jeune pousse une entreprise déracinée de ses origines françaises. Au contraire, elle a pour objectif premier de les valoriser, pour le plus grand bonheur des acteurs de la filière bois. Si EcoTree ne s’interdit pas de regarder ailleurs en Europe pour élargir le périmètre de son entreprise, elle est catégorique sur des investissements en dehors du vieux continent. Le local semble primordial pour ces jeunes entrepreneurs, portés par l’encyclique du pape François, Laudato Si . “Nous sommes dans une logique d’écologie intégrale”, nous confirme Théophane Le Méné, chargé de communication de l’entreprise. L’équipe EcoTree a grandi dans les valeurs du scoutisme et élève les arbres et leur sauvegarde au rang de “symbole de transmission”. Pour le moment, la forêt EcoTree a élu domicile en Bretagne et une autre parcelle est en cours d’acquisition en Mayenne, portant à bientôt 80 hectares la surface de ses bois.
Un investissement durable dans tous les sens du terme
En attendant la coupe des arbres EcoTree, qui s’en occupe ? Cette question est au cœur de l’entreprise. Gestionnaire de la forêt, Vianney de La Brosse, un des fondateurs, établit des plans de gestion durables pour entretenir les bois et les faire fructifier. Sur ses registres, pour l’instant, seuls les résineux sont plébiscités. En cause ? Leur cycle de vie est plus court que les chênes, soit vingt à trente ans de croissance.
En plein démarrage, EcoTree a pour objectif de viser les 130 000 euros de chiffre d’affaires pour la fin de l’année 2016 et pense déjà aux différents projets d’avenir qui s’offrent à lui. À la question de la transformation des arbres coupés, Théophane le Mené, bien affuté, répond aussitôt : “actuellement, le bois produit en France est transformé en Chine, l’idée serait de faciliter sa transformation dans l’Hexagone”. Pour l’instant, tout reste à faire mais parions que l’idée a tout pour réjouir les amoureux de la forêt.