Voici un véritable vadémécum du parfait pasteur que le Pape a voulu graver dans les esprits et les cœurs. Pour le prêtre, avoir le cœur du Bon Pasteur demande “accueil”, “inclusion” et “considération” pour son troupeau. Ce cœur, à l’instar de celui de Jésus, lui dit que “son amour n’a pas de frontières”, qu’il “ne se fatigue jamais et ne se rend jamais”, avait résumé le pape François lors de la messe du Jubilé des prêtres et séminaristes. Voici les dix conseils du Pape pour devenir un bon prêtre :
1
Il vise au cœur des fidèles
Les prêtres sont appelés à viser “au cœur”, c’est-à-dire “à l’intériorité, aux racines les plus fortes de la vie, au noyau des affections”, en un mot, au “centre” de la personne… Comme “une boussole” dont la pointe irait “obstinément” vers “celui qui est le plus distant”, dans le souci “d’atteindre chacun” et veiller à ce que “personne ne s’égare”.
2
Il va chercher ses brebis
Dieu lui-même cherche ses brebis (Ez 34, 11-16). L’Évangile dit, “Il va chercher celle qui est perdue” (Lc 15, 4), sans se laisser effrayer par les risques ; sans délai il s’aventure hors des endroits du pâturage et hors des horaires de travail. Et il ne se fait pas payer les extras . Il ne renvoie pas à plus tard sa recherche, il ne pense pas “aujourd’hui j’ai déjà fait mon devoir”.
3
Il n’a pas peur d’être dérangé
“Gare aux pasteurs qui privatisent leur ministère !” Un bon prêtre “n’est pas jaloux de sa légitime tranquillité – je dis légitime, même de celle-là – et il n’exige jamais de ne pas être dérangé”.
4
Il prête le flanc à la critique
Le pasteur selon le cœur de Dieu “ne défend pas ses propres aises, n’est pas préoccupé de conserver sa bonne réputation, mais sera calomnié, comme Jésus”. Sans craindre les critiques, “il est disposé à risquer même d’imiter son Seigneur”.
5
Il se fait tout à tous
Le Pasteur selon Jésus a le cœur libre pour laisser ses affaires : “Il ne vit pas en tenant les comptes de ce qu’il a et des heures de service : il n’est pas un comptable de l’esprit, mais un bon samaritain à la recherche de celui qui a besoin. C’est un pasteur, non un inspecteur du troupeau, et il se dévoue à la mission non à cinquante ou soixante pour cent, mais avec tout lui-même… Et comme tout bon chrétien et comme exemple pour tout chrétien, il est toujours en sortie de soi… Il n’est pas attiré par son moi, mais par le Tu de Dieu et par le nous des hommes”.
6
Il connaît son troupeau, tout son troupeau
“Le Christ aime et connaît ses brebis, il donne sa vie pour elles et aucune ne lui est étrangère (Jn 10, 11-14). Son troupeau est sa famille et sa vie. Il n’est pas un chef craint par les brebis, mais il est le Pasteur qui marche avec elles et les appelle par leur nom (Jn 10, 3-4)”.
7
Il guide vers la sainteté
“Avec un regard aimable et un cœur de père, il accueille, il inclut et, quand il doit corriger, c’est toujours pour approcher ; il ne méprise personne, mais il est prêt à se salir les mains pour tous. Il ne porte pas de gants”.
8
Il est humble
Ministre de la communion qu’il célèbre et qu’il vit, le bon prêtre “n’attend pas les salutations et les compliments des autres, mais tend la main en premier, rejetant les bavardages, les jugements et les venins.
9
Il est un artisan de la paix
Il écoute les problèmes avec patience et il accompagne les pas des personnes, accordant le pardon divin avec une généreuse compassion. Il ne gronde pas celui qui laisse ou qui perd la route, mais il est toujours prêt à réinsérer et à calmer les querelles”.
10
Il communique la joie
La joie du prêtre n’est pas “une joie pour soi, mais une joie pour les autres et avec les autres, la vraie joie de l’amour”. Elle vient de sa transformation par la miséricorde “qui donne gratuitement”. Le prêtre est “serein intérieurement” et “heureux d’être un canal de miséricorde, d’approcher l’homme au Cœur de Dieu”. La tristesse pour lui n’est pas normale, mais seulement passagère : “La dureté lui est étrangère, parce qu’il est pasteur selon le Cœur doux de Dieu”.