Le Cours Charles Péguy, de type espérance banlieue ouvrira à la rentrée 2016 à Sartrouville, dans la banlieue parisienne. Il commence modestement avec 25 élèves, qui porteront l’uniforme et lèveront les couleurs chaque semaine, comme nous l’explique Bruno Duthoit, le chef de projet.
Vieille école…
Il explique le rituel du lever des couleurs : “Il faut que les enfants se sentent bien dans leur pays, la France”. À cela s’ajoute une dimension pédagogique, car c’est l’élève le plus méritant qui est chargé de lever les couleurs. Quant aux uniformes, ils n’ont plus grand-chose à voir avec ceux du temps des plumes Marshals et des encriers, ce sont des sweats, verts pour les garçons, mauves pour les filles. Mais la fonction de l’habit reste, il s’agit de renforcer la cohésion des classes, et d’éviter la guerre des marques. Qu’on ne s’y trompe pas, personne ne souhaite ressusciter l’école de nos grands-parents. Ce modèle original sert à encadrer les élèves qui ont le plus besoin de repères. Un signe parmi d’autres, les classes d’espérance banlieue ne dépassent pas quinze élèves, bien loin des classes qui pouvaient réunir jusqu’à soixante élèves il y a deux générations ! Ces petits effectifs sont indispensables pour la mission des écoles Espérance banlieue : grâce à eux, les professeurs peuvent suivre et connaître chaque élève.
Parents et enseignants à front commun
Une participation de 75 euros environ, par enfant et par mois, est demandée aux parents de l’élève scolarisé, par nécessité, mais aussi parce que le rectorat tient à ce que les parents soient impliqués dans le projet éducatif. Si un enfant subit un conseil de discipline, il est convoqué en même temps que ses parents : “Il faut que nous montrions que les adultes font front commun”, explique Bruno Duthoit.
Religion à l’école ?
Les écoles espérance banlieue se définissent comme aconfessionnelles. Il s’agit de ne pas nier la religion, mais celle-ci ne doit pas perturber le projet éducatif. “La religion n’est pas niée, mais elle n’est pas notre sujet”, résume M. Duthoit.
Bons premiers résultats
Les résultats chiffrés sont encore difficiles à obtenir, mais Le Parisien relève déjà que la quasi-totalité d’une classe de troisième a obtenu son brevet. Pas mal pour une classe composée d’enfants initialement en difficulté scolaire !
Une alternative à l’école publique ?
Malgré le succès de cette fondation née en 2012, elle ne prétend pas entrer en concurrence avec l’école publique. Elle a pour fonction de prendre en charge les élèves qui ne sont pas adaptés à de grosses écoles, et qui ont besoin d’une attention soutenue.