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Ce n’est pas la première fois que le Saint-Père se tourne vers les personnes incarcérées pour leur montrer son affection et sa proximité. On se rappelle de sa venue à la prison de Santa Cruz, en 2015, ou de sa lettre aux détenus de la prison de Velletri, en avril dernier. Dans cette dernière, il avait souligné avec force : « Dieu aime chaque personne, indépendamment de son âge, de sa culture, de son parcours, de ses erreurs, de ceux qu’elle a blessées », avant de rappeler : « Tant de personnes dans l’Église sont arrivées à la sainteté en passant par des expériences pénibles ou difficiles. » Par ce message, il avait montré encore une fois l’importance de la miséricorde, et à travers elle, celle de se laisser relever par Dieu.
Un appel au respect de la dignité humaine
Dimanche 6 novembre dernier, le Pape a donc encore une fois insisté sur l’importance de se tourner vers les prisonniers du monde entier par les quelques mots qu’il a prononcé à la fin de la messe. Il est évident que le Saint-Père ne fait pas l’apologie des crimes commis par le passé, et qu’il ne minimise en aucun cas leur gravité ainsi que la souffrance qu’ils ont engendrée. Cependant, il a appelé à une réflexion sur le respect de la dignité humaine, particulièrement afin de permettre un avenir en prison et après la prison. Il l’a particulièrement mis en avant le dimanche 6 novembre : « Je tiens à réitérer l’importance de la réflexion sur la nécessité d’une justice pénale qui n’est pas seulement punitive, mais également ouverte à l’espoir et à la perspective de réinsérer le délinquant dans la société. »
Œuvrer avec foi et espérance
Par ses mots, le Saint-Père a appelé les autorités compétentes à une réflexion qui proposerait de nouvelles mesures. Se tournant vers elles, il a insisté : « Je soumets particulièrement à l’examen des autorités compétentes de chaque pays la possibilité de faire, en cette année Sainte de la Miséricorde, un acte de clémence envers les prisonniers qui seront considérés comme admissibles à bénéficier de cette mesure. » En parallèle, il est également revenu sur l’entrée en vigueur récente de l’accord de Paris sur le climat, prenant à l’exemple cet « important pas en avant » qui « démontre que l’humanité a la capacité de collaborer pour la sauvegarde de la création ».
Le temps est donc aux actes concrets, et déjà, les choses bougent. À l’occasion d’une rencontre organisée par le Parvis des Gentils, les membres de la Chambre Parlementaire et du Sénat italien se réuniront d’ailleurs le 16 novembre prochain au Parlement pour une discussion sur le thème « souffrance et espérance » en prison, afin de débattre des réformes envisageables. Le Cardinal Ravasi et Andrea Orlando, ministre de la justice, seront également présents à cette rencontre ; une collaboration de l’Italie et du Vatican qui s’annonce prometteuse.