18Augustin Frison Roche n’est pas un inconnu des lecteurs d’Aleteia. Le jeune peintre et sculpteur du sud-ouest refait parler de lui en exposant son travail jusqu’au 30 mars au 222, le centre artistique du couvent des Dominicains à Paris. Sur le thème de la Croix, particulièrement indiqué durant ce temps du Carême, il partage pour quelques semaines la galerie avec son ancien maître François Peltier et la fille de celui-ci, Pite Loiseleur. François Peltier aurait enchanté Léon Bloy, qui attendait « les Cosaques et le Saint-Esprit » tant il mêle le physique des premiers avec l’inspiration du second. De son timbre puissant, il fallait l’entendre présenter son travail lors du vernissage… Les œuvres saisissaient alors avec intensité le spectateur. Heureux d’avoir pu accorder sa voix (spirituelle) à sa voie (professionnelle), François Peltier est un artiste heureux. Et cela éclate. Il sait laisser parler Dieu à travers sa main.
Le Beau au cœur de l’évangélisation
Quant à Augustin Frison-Roche, qui s’est formé pendant trois ans dans l’atelier du « maître », son travail frappe par sa simplicité et son pouvoir d’évocation. Ses œuvres sont irriguées par l’art roman sans apparaître jamais comme des pièces du passé, une grande vitalité éclate dans les motifs floraux ou animaliers qui sont rehaussés par la figure du Christ. Lucide, il sait qu’il y a beaucoup de travail pour redonner toute sa place à un art qui élève : « le Beau a un peu perdu sa place dans l’évangélisation et nous le croyons au contraire fondamental ». Louise Guittard dite Pite Loiseleur insiste sur la place de la lumière dans les croix qu’elle expose. Les teintes métalliques y sont donc très présentes, mêlées aux couleurs chaudes. Les styles de ces trois artistes sont singuliers, reflétant l’âme de chacun face au mystère de la Croix, mais leur exposition commune dans le couvent des frères de saint Dominique témoigne d’une grande cohérence.
Faire entrer l’art dans les maisons
Il est vain de se lamenter sur les progrès de la laideur sans contribuer à soutenir les artistes qui se tiennent aux avant-postes pour transmettre le goût du beau à leurs contemporains. François Peltier, Augustin Frison-Roche et Louise Guittard sont incontestablement de ceux-là. Parmi les œuvres exposées jusqu’à la fin du mois au 222 rue du Faubourg-Saint-Honoré, nombreuses sont celles destinées aux oratoires familiaux, à la piété particulière. 200, 300 euros constituent un effort certes important, mais qu’il faut relativiser en regard des dépenses superflues et de la puissance du geste qui consiste à faire à nouveau entrer l’art dans nos maisons. Et un art qui élève, qui évoque, qui aide à prier. Voilà une démarche familiale qui transmettra aux enfants — et à leurs parents qui parfois l’oublient — l’importance de préserver des sanctuaires où le Beau se met au service du seul Vrai. Courez donc à l’exposition Chemin(s) de croix, vous en serez récompensé… au centuple.
Informations pratiques :
Jusqu’au 30 mars. 10h-19h.
222 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris
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