Comme le veut la tradition, au retour de chacun de ses voyages à l’étranger, le pape François a profité de l’audience générale pour revenir sur les temps forts de son récent voyage en Égypte, remerciant de tout cœur les autorités civiles et religieux et les habitants, pour leur « chaleureux accueil », et souhaitant qu’elle soit comme elle fut pour lui “signe de paix et de fraternité” pour ce pays et pour toute la région. “Que la Sainte-Famille, qui a émigré vers la terre du Nil pour fuir la violence d’Hérode, bénisse et protège le peuple d’Égypte”, a prié le Pape, en saluant les pèlerins hispanophones. Puis il a remercié, dans ses salutations aux fidèles arabophones, “toute les personnes qui ont rendu possible ce voyage” et l’Égypte “Oum al-dounia [mère du monde, en arabe]”, pour son invitation et son accueil “profond et généreux”.
En ce début de mois de mai, consacré à la Vierge Marie, le Saint-Père a par ailleurs vivement recommandé aux jeunes la récitation du chapelet, une “prière simple et efficace” pour invoquer “l’intercession céleste de la Mère de Jésus” ; aux malades, pour trouver un soutien “dans l’épreuve de la souffrance” ; et aux jeunes mariés pour imiter “son amour envers Dieu et envers les frères”. En ce 3 mai, fête nationale en Pologne, le Pape a salué les fidèles polonais, présents sur la place Saint-Pierre et invité la foule à applaudir la Vierge Marie, “Reine de Pologne”.
Repartir de l’alliance entre Dieu et l’homme
“Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège du Malin !”, a déclaré le souverain pontife en saluant les visiteurs venus d’Égypte et du Moyen-Orient. Quatre jours après sa visite marathon en Égypte, les 28 et 29 avril dernier, le Pape a encore dans les yeux “la beauté de l’Église” de ce pays et porte dans son cœur “les signes” prometteurs d’une entente renforcée entre tous les chrétiens et d’un nouveau dialogue avec les musulmans, pour promouvoir la paix dans le monde. “Vous raconter ce voyage c’est vous parler d’espérance”, a-t-il déclaré aux milliers de pèlerins et fidèles, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. Le Saint-Père a évoqué son intervention à la conférence interreligieuse pour la paix à l’Université sunnite Al-Azhar, et sa rencontre avec le Grand imam, Ahmed Al Tayeb, sa rencontre avec le président Abdel Fattah Al-Sissi, et avec le patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, où il a rendu hommage aux martyrs des récents attentats qui ont “tragiquement frappé cette vénérable Église”, en présence également du patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier.
“Le grand patrimoine historique et religieux” de l’Égypte et “son rôle dans la région”, confère à ce pays “un rôle particulier sur le chemin vers une paix stable et durable”, a réaffirmé le Pape au gré de ces rencontres. Une paix, a-t-il insisté, qui s’appuie “non sur le droit de la force mais sur la force du droit”, et se construit “en repartant de l’alliance entre Dieu et l’homme, fondement de l’alliance entre tous les hommes, basée sur le décalogue inscrit sur les tables de pierre du Sinaï, mais plus profondément encore dans le cœur de tout homme, de tout temps et en tout lieu, loi qui se résume dans les deux commandements de l’amour de Dieu et du prochain”, comme il en a été question lors de sa rencontre avec le Grand imam.
“J’ai vu la beauté de l’Église”
En Égypte, les chrétiens, « comme dans toutes les nations de la terre », sont appelés à être des “levains de fraternité”. C’était d’ailleurs le thème de la messe, le lendemain, à l’Air Defense Stadiumdu Caire, où étaient présents les catholiques, les orthodoxes, mais également des musulmans pour symboliser cette “terre de civilisation” et cette “terre d’alliances” qu’est l’Égypte. Une “fête de la foi et de la fraternité”, comme le Saint-Père a défini cette messe, au cours de laquelle il a exhorté la petite communauté de catholiques à ne jamais cesser de “puiser dans le Christ, la Parole et le Pain de vie, la joie de la foi, l’ardeur de l’espérance et la force de témoigner dans l’amour” qu’ils ont “rencontré le Seigneur”. Enfin le Pape a évoqué sa rencontre avec les prêtres, les personnes consacrées et les séminaristes, dont le nombre croissant, a-t-il dit, est pour lui motif de “consolation” et révélateur de “la beauté de l’Église en Égypte”.