En effet, à l’issue de messe, qui a lieu tous les ans le 16 août, un prêtre a bénit les voitures et les automobilistes qui se présentaient à lui. Ce jour là, ce sont plus de 70 voitures qui ont bénéficié de cette bénédiction, deux fois plus qu’il y a deux ans.
Cette étonnante tradition est née il y a plus d’un siècle. A cette époque, un prêtre bénissait à la saint Roch charrues, carrioles et tout autres moyens de locomotion assurés par des bœufs ou des chevaux. Il s’agissait alors de consacrer l’activité agricole et les véhicules en général. Le choix de la date de la saint Roch pour procéder à cette bénédiction reste en revanche nébuleux, si ce n’est que la chapelle de Retord lui est consacrée. Et pour cause, saint Roch est le patron des antiquaires, des carriers, des lépreux, des médecins et des prisonniers, mais pas des automobilistes, confiés traditionnellement à saint Christophe.
Il n’empêche, l’événement continue d’accueillir chaque année des pèlerins venus de toute la région faire bénir leur véhicule. Cette année, ils ont été bénît à l’issue de la singulière “prière de l’automobiliste”, écrite par le père Michel Hubaut, théologien franciscain :
“Seigneur,
Toi qui es toujours présent sur la route de chacun, Toi dont l’amour féconde nos gestes quotidiens, tourne vers moi Ton Visage, sois mon Fidèle compagnon tout au long de mes voyages.
Accorde-moi de bien user de ma liberté et de garder le sens de mes responsabilités. Donne-moi, même si parfois cela me coûte, d’observer scrupuleusement le code de la route, par respect pour la vie que Tu m’as donnée et pour celle de mes frères qui est sacrée.
Que je ne fasse jamais de ma voiture un char d’assaut ou une imbécile armure, pour me vanter de quelque performance ou assouvir mon instinct de puissance. Qu’elle soit un simple outil au service de mon travail et pour le plaisir de mes loisirs.
Accorde-moi, comme le Bon Samaritain, de savoir porter secours à celui qui en a besoin et de faire un détour pour aider mon voisin. Accorde-moi l’humour et la patience dans les encombrements et, dans un beau paysage, la grâce de l’émerveillement, l’humilité pour accepter mes propres limites et la sobriété quand quelqu’un m’invite. Rappelle-toi que je ne suis qu’un pauvre voyageur qui roule vers Ton ultime rendez-vous mais ne doit pas, de lui-même, en devancer l’heure. Amen.”