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En cette période de grand froid et de crise économique, se multiplient les soupes populaires pour les personnes démunies et désespérées. Aujourd’hui, de nombreuses associations servent des soupes chaudes dans tant de villes et villages à travers le monde. Le terme “soupe populaire” a été popularisé après le krach 1929, quand elles ont évité à des millions de chômeurs de mourir de faim et de froid aux États-Unis et en Europe. Elles étaient ré-apparues à la fin du XIXe siècle dans les pays industrialisés. Ré-apparue, car contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces soupes populaires n’étaient pas les toutes premières.
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Le Livre des merveilles, cet ouvrage dont vous entendrez souvent parler au fil de nos récits sur la vie de tant de saints, missionnaires, mystiques, géants de la charité, ou témoins méconnus, ayant tout quitté pour vivre en cœur à cœur avec Dieu, nous fait remonter au IVe siècle, en Cappadoce (Turquie) à un moment de grande famine, quand saint Basile de Césarée (329-379), choqué par l’égoïsme des riches qui regardaient sans rien faire, se mit à pied d’œuvre pour mettre son intelligence et ses ressources au service des affamés. Basile Le Grand, comme on l’appelle dès son vivant, est l’inventeur de la toute première soupe populaire, dont on peut dire que les Restos du cœur, l’Ordre de Malte et les compagnons d’Emmaüs sont aujourd’hui dans la droite ligne.
Une grande collecte de légumes
Qui est ce Basile ? C’est est un homme instruit, né dans une famille aisée. Alors qu’il pense à s’amuser et se faire une bonne position, Macrine, sa sœur, qui est chrétienne, souhaite de tout son cœur qu’il découvre Jésus. Une phrase du Christ Roi — “Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait” — suffit à le décider de tout quitter et se mettre à son service. Alors Basile devient prêtre et imagine une conduite — une règle de vie encore en vigueur chez tous les moines d’Orient — pour être plus proche des nécessiteux. Ainsi, durant le terrible hiver 368, alors que les habitants de Césarée meurent de faim, il rassemble toutes les victimes et organise une grande collecte de légumes, les fait cuire dans des marmites et les distribue lui-même à tous.
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Devenu évêque de la ville, il ne cessera de dénoncer les inégalités sociales, l’exploitation des pauvres par les riches, un engagement qui fera de lui l’un des précurseurs du christianisme social. Il développe les grands thèmes sociaux : égalité de tous devant Dieu, dignité de toute personne humaine, nécessité d’une redistribution des biens pour limiter la cupidité et l’enrichissement des uns, mettre fin à la misère des autres. Il prêche contre le luxe, l’avarice et l’usure. Parmi ses grandes réalisations sociales : la construction d’une véritable cité que le peuple appela Basiliade (la ville de Basile) avec des abris pour les étrangers et les hôtes de passage, un hospice de vieillards, un hôpital, et des logements pour les employés et les ouvriers.
Sainte soupe de Basile
En ces mois d’hiver, rien de mieux que de la bonne “soupe de saint Basile”, version monastique, pour “réchauffer le corps, le cœur et l’âme”. Cette soupe fait partie des six “saintes soupes” nommées selon leur origine ou le saint ou la sainte qui les ont inspirées, et sont aujourd’hui abondamment consommées dans les monastères.