Lire aussi :
Vers la béatification de “l’Ange des clochards”
Seigneur, aide-nous à prendre exemple sur tes admirables « serviteurs », eux qui t’ont servi à travers les plus démunis, selon tes recommandations portant sur la charité, le secours, l’amour du prochain, et spécialement l’amour du pauvre, du mendiant, du sans-abri… Si notre tempérament, nos dispositions, nos moyens, notre situation, notre emploi de temps, nos circonstances ne nous permettent pas d’être des « Anges » pour les clochards, à la manière du frère Ettore Boschini, accorde-nous, Seigneur, de nous en inspirer pour devenir, au moins, des « angelots », chacun à son niveau, dans son microcosme, dans son milieu, dans son environnement. Plus il y aura d’« angelots », moins il y aura de clochards. Apprends-nous, Seigneur, à être conséquents avec notre foi chrétienne, à nous conformer aussi bien au second grand commandement (« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ») qu’au premier (« Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur… ») car, hélas, la plupart d’entre nous n’accompagnent pas le mouvement vertical d’amour, plus commode et intéressé, par le mouvement latéral, plus exigeant et désintéressé. En effet, nous levons plus facilement les bras vers toi que nous ne les ouvrons à notre prochain, près de nous, ce qui n’est sûrement pas pour te satisfaire, car tu es venu pour donner, et non recevoir, et nous inciter à faire de même. Accorde-nous la générosité d’offrir, de donner l’aumône, de venir en aide, dans la mesure de nos moyens, de sacrifier un peu de nos plaisirs afin de faire plaisir, et d’en tirer la véritable satisfaction. Conduis-nous à croiser du regard, sur nos routes, au coin de nos rues, au sortir de la messe, à l’entrée du resto ou du bistro, à la sortie du ciné, ces « ombres » abandonnées, nos semblables, à soutenir leur regard, avec respect, sympathie, commisération, mais sans pitié, ni jugement ; aide-nous à remarquer leur présence, leur indigence, à sentir leurs « blessures » – qui sont les tiennes – leurs infirmités, leurs troubles, à ne pas être « anesthésiés » face à leurs souffrances, à ne pas ignorer ces frères et sœurs dans l’humanité, à ne pas nous en détourner, à ne pas être indifférents, à ne pas les considérer comme faisant naturellement partie du « décor »… et à joindre le geste charitable au regard empathique. Certains pourraient même se suffire d’un sourire, pour avoir été tant ignorés ! Aide-nous à voir dans ce « phénomène social », fût-il aussi vieux que le monde, une anomalie, une faillite, voire même un scandale ; à trouver cette « condition » humaine scandaleuse, inadmissible, en violation des droits humains et de la dignité humaine. Que chaque « ombre » errante soit pour nous un défi pour devenir une « lumière » susceptible d’illuminer notre monde, d’ajouter de l’espoir à notre Espérance. Pour ce faire, incite-nous, Seigneur, à prendre, en ce début d’année, les résolutions conséquentes pour des solutions drastiques à ce problème endémique, en commençant par en faire un « problème social » et « moral ». Que nous, citoyens du monde dit libre, régis par l’égalité et la fraternité, par la Charte universelle des droits de l’homme, par les valeurs républicaines, par l’éthique chrétienne, soyons révoltés par cet « ordre des choses » qui n’est en réalité que désordre. Que nous, électeurs dans ce système démocratique, et contribuables dans le système économique, exigions de nos gouvernants, nos élus, nos politiciens, des réponses radicales au problème de l’itinérance et de la mendicité. Que cette injustice sociale soit en tête des programmes sociaux des gouvernements et des programmes électoraux des candidats aux élections présidentielles, législatives, municipales… Que les élus soient évalués en fonction des réponses apportées à cette cause humanitaire et de l’efficacité des mesures adoptées sur ce plan. Qu’un budget soit consacré, une taxe imposée pour l’aménagement d’abris, voire de logements permanents aux clochards et pour leur prise en charge matérielle, psychologique, médicale et éducative, de sorte à en faire une ressource qui s’avérera être inestimable. Car ce sont les personnes secourues qui deviennent les plus secourables. Faute de pouvoir vaincre la pauvreté, en tant que telle, tendons la main aux pauvres, et tâchons d’enregistrer des victoires individuelles, au cas par cas. Ȏ Seigneur, que ta Providence inspire les États pour en faire de véritables ou de meilleurs États-Providence, et que ton Esprit nous anime de sorte à nous porter plus avant aux vertus théologales : la foi, l’espérance et, surtout, la charité. Que ton Amour nous pousse à aimer davantage, et « pas en paroles, ni par des discours, mais par des actes et en vérité » (1 Jn 3,18) ; qu’Il nous attelle aux œuvres de miséricorde afin de nous rendre dignes de la Tienne, de ta Miséricorde Divine. Que ta Grandeur nous incite à grandir, et à faire grandir « ces plus petits de tes frères » (Mt 25, 40) afin qu’à leur tour ils s’occupent des plus petits et les fassent grandir dans et par ton Amour. Ainsi soit-il.
Lire aussi :
Des idées pour venir en aide aux sans-abri près de chez vous