Quelques petites habitudes au quotidien et un autre regard sur l’alimentation permettent parfois de débloquer l’envie de se mettre à table chez un enfant. Suivez les idées simples et accessibles d’Audrey Anidjar pour retrouver le bonheur d’un repas partagé.
Impliquer l’enfant dans la préparation du repas
Avec autant de joie que le repas lui-même, la préparation participe à donner envie à l’enfant. « On peut l’impliquer en lui proposant de mettre la table ou de couper les carottes, selon les âges, propose Audrey Anidjar. On se donne le temps de le faire, même si on en a peu ! Par exemple, on peut préparer ensemble une ratatouille surgelée, en se demandant quels légumes sont présents, en programmant le micro-ondes, etc. Cela amène aussi un certain apaisement.» Tous les gestes sont un moyen d’échanger, discuter et se mettre en appétit !
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Initier l’enfant au plaisir d’être ensemble
Avant même de déguster, manger est un bon prétexte pour être réuni, en famille ou entre amis, dans un temps privilégié. « En France, le repas est lié au partage, il a une valeur forte, insiste Audrey Anidjar. Malheureusement certains parasites comme les téléphones ou les écrans perturbent ce moment. À table, on coupe la télévision et on dédie notre attention au repas. » On profite d’être autour de la table pour que chacun raconte sa journée, questionner l’enfant sur ses attentes vis à vis des prochaines vacances ou l’encourager à dévoiler ses petits tracas.
Toujours faire goûter, éveiller la curiosité de l’enfant
« L’enfant a le droit de ne pas aimer, à condition d’avoir goûté, rappelle Audrey Anidjar. Au fil des années, le palais s’enrichit de nouvelles saveurs. Le développement se fait avec la découverte des goûts bruts ou assemblés. Par exemple, si un enfant aime la pizza, il apprécie donc le pain, le fromage et la tomate. On ajoute alors des anchois. Est-ce qu’il aime ou pas ? En restant dans sa zone de confort, on ne va pas emmener les enfants vers autre chose. » Dès le plus jeune âge, on explique à l’enfant que s’il goûte et qu’il n’aime pas, on le laisse tranquille, on ne le force pas.
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Profiter des repas au restaurant pour goûter à de nouvelles saveurs
Même s’ils sont rares, les moments au restaurant avec un enfant sont l’occasion de découvrir d’autres aliments. « Le mieux est de le faire manger comme les adultes, avec un choix à la carte, suggère Audrey Anidjar. En arrivant au restaurant avec nos angoisses, en se disant que l’enfant ne mangera pas, on tend à la facilité d’un nuggets frites, sans stress mais sans découverte aussi. Désormais certains lieux proposent même une demi portion à la carte avec un demi tarif… » Autant le demander et bien se renseigner en commandant les plats.
Détendre l’atmosphère par le jeu et valoriser les enfants
Comme un jeu, préparer un dîner ou le savourer peut avoir un côté ludique. « Le repas devient un défi et une façon de valoriser l’enfant, indique Audrey Anidjar. Quand il commence à être un peu plus grand, on peut lui dire « Je ne sais pas trop si tu vas aimer, moi j’adore » afin de le titiller et lui donner envie de goûter. Et le féliciter s’il teste et qu’il approuve. » De la même façon, le jeu a aussi du bon chez les plus petits où un livre, une petite voiture occupent son attention pendant qu’il ouvre grand la bouche !
Ne rien s’interdire pour le repas d’un enfant
Contrairement aux idées reçues, manger mieux ne se réduit pas à consommer cinq fruits et légumes par jour. « Avec les repas, on ne s’interdit rien mais on nuance, précise Audrey Anidjar. Si l’enfant a envie d’aller au fast food, on l’autorise à titre exceptionnel à condition que cela reste un moment de plaisir. Et on propose aussi, pourquoi pas, de faire des hamburgers et des frites à la maison pour changer un peu… »
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Essayer de nouvelles recettes sans a priori
Certains aliments sont peut-être plus difficiles que d’autres. « Les aubergines, par exemple, ne sont pas simples à faire manger à un enfant, admet Audrey Anidjar. En les cuisinant farcies ou en lasagne, elles n’ont pas la même couleur ni le même goût. Transformer le produit peut déverrouiller quelque chose. » Il est aussi important de ne pas rester sur ses acquis, d’essayer de nouvelles recettes pour tenter une autre approche. Et mettre de côté nos a priori et ce que l’on n’aime pas, nous !
Relativiser sur les repas d’un enfant
« Il vaut mieux éviter de braquer l’enfant avec un rapport de force et préférer être conciliants », propose Audrey Anidjar. D’où l’idée de préparer le repas ensemble pour se mettre dans un état d’esprit plaisir. « L’avantage avec un enfant, c’est sa franchise et son honnêteté, affirme la jeune femme. Il a toujours un avis tranché (qu’il est nécessaire d’accepter, même quand on a passé trois heures en cuisine) : c’est soit « miam » soit « beurk » ! » Inutile de rester bloqué sur une assiette difficile à terminer si l’enfant a goûté.
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