Si le plus gros de la structure a été sauvé lundi soir grâce à l’intervention courageuse des pompiers, victoire n’a pas encore sonné. Trois jours après, les experts s’inquiètent. Des points extrêmement fragiles ont été repérés dans la structure, et Notre-Dame pourrait certainement continuer à s’effondrer, entraînant avec elle des trésors artistiques.
La rose nord pourrait chuter
Premier point sensible : la grande rose nord. Le pignon qui surmonte la façade du transept nord n’est désormais plus soutenu par la charpente. Dans le vide, il menace de s’écrouler à tout moment. Dans la nuit du 17 au 18 avril, des travaux ont été effectués en urgence afin de consolider la structure. Lourd de plusieurs tonnes, sa chute entraînerait sans aucun doute une partie de la façade nord et donc également la grande rose. Les trois roses de la cathédrale Notre-Dame de Paris, réalisées au XIIIe siècle, constituent l’un des plus grands chefs-d’œuvre du vitrail médiéval. Elles mesurent 13 mètres de diamètre. Pour voir leur achèvement, le Roi saint Louis retarda de quelques mois son départ pour la deuxième croisade, en 1270.
L’ange musicien du pignon occidental prêt à tomber
Deuxième point sensible : l’ange musicien du pignon occidental. Entre les deux grandes tours, derrière la galerie de colonnes située juste au dessus de la rose, se devine le pignon occidental. Ce pignon marquait l’extrémité de la toiture de la nef et reposait sur la charpente. Désormais sans soutien, celui-ci risque à tout moment de s’effondrer. Il risque notamment d’entraîner dans sa chute l’ange musicien qui le coiffe. Ce dernier, sous l’effet de la chaleur, s’est d’ailleurs fendu en deux. Actuellement, une opération se met en place afin de retirer la statue.
Le grand orgue Cavaillé-Coll pourrait être abîmé
Troisième point inquiétant : le grand orgue. L’angle de la tour nord, qui par chance n’a pas brûlé, a cependant énormément chauffé. Aujourd’hui, les pierres, devenues friables, menacent de tomber. Dans leur chute, les pierres risquent d’abîmer la voûte de la nef et de tomber sur l’orgue. Une situation qui serait dramatique sachant que l’orgue a, par chance, été très bien préservé. Son buffet du XVIIIe siècle est d’une richesse exceptionnelle. La mécanique intérieure, modifiée au XIXe siècle pour lui donner une tonalité symphonique, est l’œuvre du célèbre Aristide Cavaillé-Coll. Actuellement, les chimères de la tour sont en train d’être retirées pour éviter qu’elles ne chutent.