Coup de théâtre dans l’univers des influenceurs et autres instagrammeurs : le réseau social a annoncé le 17 juillet dernier qu’après le Canada, c’était au tour de l’Australie, du Brésil, de l’Irlande, de l’Italie, du Japon et de la Nouvelle-Zélande de tester une version sans les fameux cœurs. Le but ? Diminuer la pression, très forte chez certains utilisateurs, liée au nombre de mentions « j’aime » affichées sous les photos postées. « Nous voulons que vos amis puissent se concentrer sur les photos et vidéos que vous partagez et non sur le nombre de likes que vous avez », explique la plateforme. Le nombre de likes n’est donc plus affiché sous chaque photo, mais uniquement visible par l’auteur de la publication.
La pression du like
Difficile d’imaginer quel genre de pression est générée par la chasse aux likes lorsqu’on n’est pas utilisateur. Mais elle est bel et bien présente, au point qu’Instagram, filiale de Facebook, juge opportun de remettre en cause sa propre création. Intégré en 2009, le pouce vers le haut est même devenu le logo phare du premier réseau social. Cependant, ce langage binaire « j’aime » / « je n’aime pas » a engendré un certain nombre de dérives. Moins de cent petits cœurs récoltés pour cette photo d’un dîner aux chandelles sur la plage ? Alors la soirée s’annonce irrémédiablement ratée pour une instagrammeuse invétérée. Une copine remporte trente likes de plus que vous avec ce cliché « couple parfait et bambins nickels » ? C’est la dépression assurée pour celles qui galèrent ne serait-ce qu’à coiffer leur progéniture adorée.
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Déjà en 2017, une étude de la Royal Society for Public Health, au Royaume-Uni, considérait l’application comme “la pire plateforme de médias sociaux en ce qui concerne son impact sur la santé mentale des jeunes”. En effet, on remarque chez certains utilisateurs une perte d’estime de soi, un sentiment de mal-être, lorsque l’attention sur soi, recherchée à travers les likes, diminue. Sans compter des phénomènes d’addiction, qui mettent à mal l’équilibre mental des jeunes adeptes. Reste à savoir si le réseau sans cœur deviendra, paradoxalement, plus « humain ».