Ils étaient nombreux, famille, amis, anonymes ou collègues, à rendre un dernier hommage, ce mardi 8 octobre en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, aux quatre policiers assassinés dans l’enceinte de la préfecture de Police. « Les événements qui viennent de se produire et nous laissent sans voix nous mettent dans un état de sidération comme à chaque fois qu’il y a un attentat de ce genre, un attentat terroriste, un attentat aveugle », a déclaré l’archevêque de Paris Mgr Aupetit, au début de son homélie. « Comment comprendre la haine qui peut s’emparer du cœur d’un homme et qui l’amène à tuer ? », s’est-il interrogé. Ordonné diacre permanent samedi 5 octobre, Simon-Marcel Martinon, également fonctionnaire de police à la préfecture de Paris, était aux côtés de l’archevêque lors de la célébration. « Nos prières vont vers Dieu, qu’il y ait la paix pour qu’elle puisse pénétrer les cœurs de chacun », confie-t-il à Aleteia.
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Aleteia : Pour quoi avez-vous prié lors de cette messe d’hommage ?
Simon-Marcel Martinon : Nous avons prié pour les victimes, les familles présentes et nos collègues. Quels que soient nos statuts et nos grades, nous avons tous été marqués par cette attaque commise par l’un des nôtres, pour qu’un mal-être ne s’installe pas. Nos prières vont vers Dieu, pour qu’il ne règne pas un climat de suspicion, de peur entre nous mais un climat de paix. Et que cette paix puisse pénétrer les cœurs de chacun.
Comment avez-vous réagi en apprenant cette tragique attaque ?
Quand j’ai appris cette terrible nouvelle, aussi bien mes collègues que moi-même avons été abasourdis. Ça a été une forme de choc : on ne s’attendait pas à ce qu’une attaque vienne de l’intérieur. Nous sommes préparés pour faire face à des attaques de l’extérieur mais qu’un acte aussi odieux soit commis par un collègue… Cette attaque nous rappelle que la vigilance est permanente.
“Être en face d’un policier suscite chez certains une envie de déverser leur sentiment de révolte, d’injustice sur lui.”
Depuis le début de l’année il y a déjà eu 52 suicides de policiers, une « marche de la colère » était organisée pour dénoncer les conditions de travail… Cette attaque n’est-elle pas le “coup de trop” porté à la profession ?
Il n’y a aucun lien entre cette attaque et la marche de la colère. Mais il est vrai que notre profession est déjà durement éprouvée par le nombre de suicides, cet état de fatigue que nos collègues ressentent depuis l’attaque de Charlie Hebdo. Avec le plan vigipirate et plus récemment les Gilets jaunes, la charge de travail des policiers a augmenté considérablement. Et on constate qu’ils reçoivent bien souvent toute la violence qu’ont les gens en eux. Être en face d’un policier suscite chez certains une envie de déverser leur sentiment de révolte, d’injustice sur lui. Et c’est extrêmement dur à vivre au quotidien.