Au Liban, le village d'Annaya attire chaque année des dizaines de milliers de pèlerins. Situé à 1.200 mètres d’altitude, dans l'ouest du pays, ce lieu abrite en effet le couvent Saint-Maron, où a vécu saint Charbel Makhlouf, un moine du XIXe siècle extrêmement populaire dans le pays.
Hommes, femmes, vieux, jeunes, chrétiens ou non… Rien n’arrête ces pèlerins qui montent à Annaya, un village perché dans le Mont Liban à quelque 1.200 mètres d’altitude, à 60 kilomètres de Beyrouth. C’est en effet au couvent Saint-Maron, situé dans ce village, qu’a vécu Charbel Makhlouf, un moine libanais canonisé par Paul VI en 1977. C’est là-bas que se trouve le tombeau du saint. Encore en activité, le couvent abrite aujourd’hui une vingtaine de moines catholiques maronites. À une vingtaine de minutes de marche du couvent se dresse l’ermitage Saints Pierre et Paul. Le saint homme s’y est installé après vingt ans de vie monastique et c’est là-bas qu’il a rendu son dernier souffle.
S’il est connu comme étant le saint du Liban, son message et sa vie peuvent inspirer bien au-delà des frontières du pays du Cèdre. Dans Prier 15 jours avec saint Charbel, Fady Noun, écrivain libanais, revient sur cette grande figure du Moyen-Orient. “Il était un peu farouche et a vécu une partie de sa vie dans un ermitage. Il avait un rythme de vie très strict et rigoureux, et en même temps un grand cœur, comme Padre Pio ou sainte Rita. C’est un saint de plus en plus populaire”, explique-t-il. Si on osait la comparaison, on pourrait dire que Charbel est un peu la Thérèse de l’Enfant-Jésus du Liban. D’ailleurs, là-bas, s’appeler Charbel n’est pas plus étonnant que se prénommer Pierre ou Antoine.
Un saint thaumaturge
Ce “moine modèle”, que l’un de ses contemporains comparait à “un chêne parmi les chardons”, a vécu une très grande union à Dieu, attirant les gens des villages voisins, aussi bien chrétiens que musulmans. “De son vivant, déjà, il était très sollicité. Ses charismes de thaumaturge étaient reconnus par ses frères”. Saint Charbel est donc sollicité pour obtenir des guérisons. “De nombreux de chrétiens viennent au monastère d’Annaya, mais aussi des musulmans. Et certains sont exaucés. Vous pouvez en parler à n’importe quel repas à table et vous entendrez des histoires de guérison et de grâces. Son intercession est très puissante auprès de Dieu”, poursuit Fady Noun.