Sous le regard du bon saint Joseph, cette période inédite est une occasion pour tous les hommes d’assumer un bon temps de décélération imposé par les évènements. Le Carême est un temps de purification et d’exode… nous n’en attendions pas tant. Comme disent les entraîneurs quand le jeu s’accélère, c’est un moment pour revenir aux fon-da-men-taux. Nous pouvons donner plus d’épaisseur au temps et à l’espace, cela passe par davantage d’intériorité et de densité dans nos relations aux autres.
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C’est ainsi l’occasion de partager avec des frères dans la foi, que j’espère… aussi déboussolés que moi. Contaminés ou non, ils partagent les mêmes symptômes : des fourmis dans les jambes et dans les doigts, devant toutes sortes d’écrans, des envies de grands espaces, de plans ciné et de soirs de matchs, de bière et de fraternité. Et même des envies d’assemblées ferventes de pèlerins, marchant épaules contre épaules, et offrant au Seigneur, par l’intercession du bon saint Joseph nos soucis et nos espoirs. L’agenda est tout autre, et les temps nous sont plutôt donnés pour méditer, vivre et découvrir quatre vertus qui peuvent inspirer nos longues journées dans les semaines à venir.
La charité
Le Christ est présent dans les plus pauvres et les pauvres sont nos maîtres, disait saint Vincent de Paul. En nous protégeant comme si nous étions contaminés, cette épidémie est l’occasion de nous décentrer, en prenant soin des plus vulnérables autour de nous : nos familles, notre voisinage, en appelant ou aidant ces personnes dans le besoin. Ces prochains seront certainement aussi mes doux adolescents, que je prendrai le temps de rejoindre, de comprendre, d’aimer et de bénir. Car « à force d’être proche de ce qui est loin, on devient loin de ce qui est proche », enseignait le paysan philosophe, Gustave Thibon.
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Concrètement, je prends soin de ma famille mais au-delà, si je connais cinq personnes vulnérables, isolées ou âgées, dans ma paroisse, mon immeuble, au boulot, je m’engage à les appeler tous les deux jours pour avoir des nouvelles. Nous parlerons de tout et de rien, et j’oserai leur dire simplement que je prie pour elles. Je garde le contact et prends des nouvelles de façon gratuite et désintéressée. Si je le sens, je peux proposer très spontanément à ces personnes qu’en raison de ma foi catholique, je les inclue dans mes prières et mes petites dévotions (en mode autodérision). Je témoigne de notre espérance car l’Église en a vu d’autres… enfin presque.
L'unité
Toutes nos interactions humaines pourront essayer d’être davantage guidées par une quête de communion et de paix et non comme souvent, de prédation ou d’instrumentalisation, souvent motivés par l’égoïsme, la peur ou la panique. Dans le confinement, il y aura
des tensions, des exaspérations… Soyons des artisans de paix. En tant que pères, soyons des rocs et des serviteurs, apportant la sérénité à notre entourage. Évitons la surinformation digitale, la sur-agitation et les tentations complotistes ou conspirationnistes, source d’anxiété et surtout d’aigreur.