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Pour retrouver le lien qui unit la France Libre à la croix de Lorraine, il faut remonter au mois de juillet 1940. À l’époque, le général de Gaulle cherche un symbole pour s’opposer à la croix gammée nazie et se distinguer des troupes du régime de Vichy. La Fondation Charles de Gaulle rapporte que c’est le vice-amiral Émile Muselier qui lui souffle l’idée de la croix de Lorraine, en présence de l’amiral Georges Thierry d’Argenlieu, officier de marine et prêtre carme.
À l’origine, des reliques de la Vraie Croix
Avant d’arriver en France, cette croix avait d’abord été l’emblème des patriarches byzantins dès le IVe siècle, d’où son premier nom de croix patriarcale. À l’époque, la très chrétienne impératrice Hélène, mère de Constantin, fit effectuer des fouilles à Jérusalem. Elles mirent au jour ce que l’on appela la Vraie Croix. Celle-ci fut alors répartie en morceaux dans des reliquaires prenant la forme d’une croix à double traverse, la seconde barre étant censée avoir soutenu le panneau Inri (« Jésus le Nazaréen roi des Juifs »). Aussitôt, les riches patriarches byzantins héritent des reliquaires.
Au Moyen-Âge, les croisés se lancent dans la reconquête de Jérusalem et mettent la main sur de nombreuses reliques. C’est à l’issue de la sixième croisade, au XIIIe siècle, qu’un morceau de la Vraie Croix, sculpté en forme de croix à double traverse, est offert par l’évêque Thomas de Crète au chevalier Jean d’Alluye. Il ramène alors la précieuse relique en terre angevine, à l’abbaye de la Boissière. Celle que l’on appelle encore la croix patriarcale devient alors la croix d’Anjou : elle fait l’objet d’une grande dévotion de la part de Louis Ier, duc d’Anjou, qui l’introduit dans ses armoiries. Mais en 1473, l’arrière petit-fils de Louis Ier prend le contrôle du duché de Lorraine. Pour remporter ses batailles, notamment contre Charles le Téméraire, il choisit naturellement la croix d’Anjou pour invoquer la protection de Dieu sur ses troupes. Une fois la Lorraine conquise, René II en fait l’emblème de son nouveau territoire. On parle depuis de la croix de Lorraine.
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