À quelle fréquence méditons-nous sur la beauté de nos vies ? Reconnaissons-nous qu’en nous offrant la vie, Dieu nous a fait un don extrêmement précieux ? Bien sûr, il arrive que des circonstances de notre vie nous empêchent d’y percevoir une quelconque beauté, et dans nos pires moments, il se peut même que nous souhaitions n’être jamais nés. Mais il y a une raison pour laquelle Dieu nous a placés sur cette terre, et nous dépendons de Lui pour toute chose. Il se peut qu’à certains moments, nous n’aimions pas notre vie, mais elle n’en reste pas moins un don à chérir.
En la reconnaissant comme telle, nous sommes plus disposés à en faire don aux autres, et à voir dans chaque moment de nos vies une opportunité de faire le bien dans le monde. Dans son Introduction à la vie dévote, saint François de Sales a rédigé une courte méditation guidée sur le don de la vie. C’est une belle réflexion que nous pouvons méditer régulièrement, et qui permet de favoriser la gratitude pour le don que Dieu nous a fait. En voici un extrait.
Mettez-vous en présence de Dieu.
Considérez qu’il y a très peu d’années qui vous séparent du temps où vous n’existiez pas, du temps où votre être était un pur néant. Où étions-nous, ô mon âme, en ce temps-là ? Le monde, lui, existait depuis si longtemps, et de nous il n’en était nulle question.
Dieu vous a fait surgir de ce néant pour vous faire ce que vous êtes, sans qu’il eût besoin de vous, par pure bonté. […]
Humiliez-vous profondément devant Dieu. Faites vôtres les paroles du psalmiste : Ô Seigneur, je suis devant vous comme un vrai néant. Comment avez-vous pu vous souvenir de moi pour me créer ? Ô mon âme, tu étais immergée dans le néant et tu y serais toujours si Dieu ne t’en avait pas tirée. Que ferais-tu dans ce néant ?
Rendez grâce à Dieu. Ô mon grand et bon Créateur, combien ne vous suis-je pas redevable : vous m’avez tirée de mon néant pour me faire, par miséricorde, ce que je suis. Comment pourrai-je jamais assez vous bénir et vous remercier de votre immense bonté ? […]
Remerciez Dieu. Bénis le Seigneur, ô mon âme, que tout mon être bénisse ton saint Nom. Sa bonté m’a tirée du néant. Sa miséricorde m’a créée.
Ô mon Dieu, vous m’avez donné l’existence. De tout mon cœur je vous la remets, je vous l’offre et je vous la consacre. […]
À la fin de l’oraison, en vous délassant un peu, recueillez les bonnes pensées que vous avez eues, et faites-en comme un bouquet de piété que vous respirerez le long de la journée.