Qui n’a pas emprunté les chemins vers la cathédrale de Chartres sans réciter intérieurement ses vers? Charles Péguy est un des plus grands poètes français du XXème siècle. Très attaché à la figure héroïque de Jeanne d’Arc , il vibre pour tout engagement social qui permette d’humaniser un début de siècle dont il pressent les dangers. Sa foi chrétienne est le pilier de sa pensée et de sa poésie. Alors, prenons la marche et suivons ses pas, en direction des flèches de Chartres qui surgissent de l’horizon lointain:
“Ainsi nous naviguons vers notre cathédrale. De loin en loin surnage un chapelet de meules, Rondes comme des tours, opulentes et Comme un rang de châteaux sur la barque amirale.
Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux. Mille ans de votre grâce ont fait de ces travaux Un reposoir sans fin pour l’âme solitaire.
Vous nous voyez marcher sur cette route droite, Tout poudreux, tout crottés, la pluie entre les dents. Sur ce large éventail ouvert à tous les vents La route nationale est notre porte étroite(…)Nous ne demandons rien, Refuge du pécheur, Que la dernière place en votre Purgatoire, Pour pleurer longuement notre tragique histoire, Et contempler de loin votre jeune splendeur. “La Route de Chartres (1913), Charles Péguy (1873-1914)
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