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C’est ainsi que les Clarisses de Naples décrivent la future bienheureuse Maria Lorenza Longo : “Une femme mariée avec trois enfants, une laïque consacrée et enfin une religieuse à la fois attentive et généreuse”. Maria Lorenza Longo était à l’écoute des pauvres, des prostituées et des malades en phase terminale. Une œuvre qui témoigne de la charité inépuisable de Dieu”.
De Maria à Maria Lorenza
Née dans une famille noble de Catalogne, Maria (1463-1542) épouse très jeune Juan Llonc, illustre juriste, qui devient plus tard régent du Conseil royal d’Aragon. Ils ont trois enfants. Alors qu’elle mène une vie de famille tranquille, lors d’une fête familiale en 1480, elle est empoisonnée par une femme de chambre vexée par un reproche que la maîtresse de maison lui avait adressé. Les conséquences sont terribles : Maria devient paralysée.
Quelques années plus tard, en 1506, acceptant sereinement son état de santé, elle accompagne son mari envoyé à Naples en tant que régent de la chancellerie du roi Ferdinand le Catholique. La famille s’établit alors dans cette ville, mais Juan décède prématurément en 1509. Avant de mourir, il demande que son épouse soit emmenée en pèlerinage à Loreto, sanctuaire situé au cœur de la campagne de la région des Marches. C’est un lieu sacré, qui sera défini quelques siècles plus tard comme le “vrai cœur marial de la chrétienté” par Jean Paul II.
Accompagnée de sa fille et de son gendre, portée en litière, la veuve de 46 ans entreprend le pèlerinage. Lors d’une célébration eucharistique, elle se sent instantanément guérie. Et c’est à son retour de Loreto qu’elle décide de se consacrer aux pauvres et aux malades de la petite ville de San Nicola al Molo. En 1519, elle fonde l’hôpital des incurables de Naples. En souvenir de la grâce reçue de Notre Dame de Lorette, elle décide de s’appeler désormais Maria Lorenza. C’est sous ce prénom qu’elle sera connue à Naples ainsi que sous le nom italianisé de son défunt mari : Longo. C’est devant l’autel de la Madone qu’elle prend alors l’habit du tiers ordre franciscain. En 1535, suivant les conseils de saint Gaétan de Thiene, Maria Lorenza fonde l’ordre des Clarisses capucines, qui connaît un grand rayonnement en Italie comme à l’étranger.