Dans quelques jours la plateforme “Parcoursup” ouvre sa version 2021. Les lycéens pourront consulter les… 17.000 formations qui s’offrent à eux, et dans un mois ils auront la possibilité de s’inscrire et de formuler des vœux de candidature. Tous les parents vous le diront : l’aventure “Parcoursup” tient plus du parcours du combattant que de la promenade de santé.
Navigation à vue
Pour un lycéen averti, informé, décidé, et muni d’un livret scolaire totalement en phase avec ses ambitions, combien naviguent encore à vue ? Celui qui vit la tête dans le sable depuis six mois et manifeste autant d’intérêt pour vos projets sur son avenir que pour la migration des grenouilles ou la chute des cheveux en milieu de vie, c’est-à-dire aucun. Celui qui se découvre une nouvelle vocation à chaque changement de saison. Celui qui vous menace de partir jouer du banjo ou vendre des cacahouètes dans le métro la prochaine fois que vous prononcerez “études” ou “Parcoursup”. Celui qui a fait sa sélection en cochant les “premiers salaires à la sortie” dans les catalogues distribués à la journée d’orientation. Celui qui scrute ses notes et sa moyenne au jour le jour et vous explique que son avenir est fichu pour un dixième de point de perdu. Celui qui vous assène que vous n’avez qu’à vous inscrire vous-même sur Parcoursup puisque le sujet vous passionne autant…
Être présent
Alors… comment vivre le plus sereinement possible les étapes qui mènent au post-bac ? Comment se repérer dans ces filières et formations pléthoriques ? Comment être un parent présent : ni trop loin, ni trop proche ?
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Tout d’abord en ayant intégré et retenu les échéances importantes qui jalonnent l’année de terminale. Pourquoi ? Pour éviter de redemander tous les quatre matins à votre enfant si la plateforme est ouverte, si l’ouverture des vœux c’est “pour bientôt”, si “Ouh là là ! le dernier délai c’est cette semaine ou la suivante”, bref pour avoir une vue d’ensemble et ne pas créer un sentiment de permanente course contre la montre. Cela tient en quelques dates. À partir du 20 janvier on s’inscrit, et on formule ses vœux et sous-vœux. Le 11 mars : dernier délai pour formuler les vœux. Le 8 avril : dernier délai pour confirmer ses vœux et valider les dossiers. Le 27 mai : premières réponses aux candidatures. C’est tout.
On ne compare pas !
Pour celui qui s’inquiète (ou qui vous inquiète…), qui craint de ne pas être pris dans la formation qu’il espère : on ne compare pas, on informe. La comparaison nourrit l’inquiétude : comparer notre jeune lycéen à son grand-frère, à sa cousine, à son voisin de classe, pour en conclure qu’il doit travailler plus, faire des efforts, se secouer car “quand on veut on peut”, voilà de quoi décourager encore plus ceux qui doutaient déjà d’eux-mêmes. En revanche, récoltez des données fiables dans votre entourage : un coup de téléphone ou un simple rendez-vous avec le professeur de votre enfant chargé de l’orientation vous apprendra dans quels niveaux de formation se sont dirigés les élèves de terminale des années précédentes, présentant le même type de profil que votre lycéen préféré. Puis consultez avec lui les “attendus” exprimés par les formations présentées sur le site, afin de rester ancré dans la réalité des possibles.
Nourrir le désir
Pour celui qui hésite encore, ne se projette pas, n’imagine aucun métier avec précision ou envie : on nourrit le désir. Le proche, et le lointain. Celui qui ne sait pas quoi faire de sa vie a sûrement une idée précise de ce qu’il aime faire de ses journées : c’est un bon début, un point de départ pour l’amener à s’interroger à ce qu’il aimerait savoir faire, savoir mieux faire, autrement dit ce qu’il a envie d’apprendre. L’effort est alors à porter sur les programmes, le contenu des cours, l’organisation et la charge de travail, la vie associative, qui constitueraient sa vie d’étudiant de première année dans telle ou telle formation. Est-ce à vous de faire ce travail ? Oui, si vous constatez que votre enfant est dans l’évitement, le “refus d’obstacle” : il faudra le faire avec lui et non pas à sa place, il a besoin d’être accompagné, de voir que vous qui l’aimez faites l’effort de vous plonger avec lui, à côté de lui, dans ces démarches pour son avenir. Il y’a un moment où conseils et reproches ne valent plus : l’action est la meilleure des impulsions.
“J’ai foi en toi”
Mais surtout, tout ceci n’aura de sens qu’à une seule condition : une grande foi et une grande espérance. La foi dans les ressources immenses présentes dans le cœur et l’intelligence de notre enfant, que Dieu lui-même a voulu à son image. Disons et redisons à nos enfants cette foi qui est la nôtre : il ne s’agit pas seulement pour nous de garantir son année prochaine, mais de le voir grandir, donner le meilleur de lui-même, ce meilleur de lui-même qui est loin d’être quantifiable, et réductible à un livret scolaire ou un diplôme.
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