Participant à une rencontre en ligne avec le grand imam d’al-Azhar Ahmed el-Tayeb à l’occasion de la Journée internationale de la fraternité humaine ce jeudi 4 février, le pape François a réaffirmé son intuition selon laquelle le monde se divise en frères ou bien en ennemis.
Deux ans jour pour jour après la signature avec le grand imam d’al-Azhar Ahmed el-Tayeb du Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, le pape François a retrouvé le dignitaire sunnite lors d’une rencontre virtuelle célébrant – avec d’autres personnalités – la première Journée internationale de la fraternité humaine ce 4 février 2021. Il a remercié son « cher frère grand imam » pour le chemin parcouru ensemble.
« Soit nous sommes frères, soit nous nous détruisons mutuellement », a insisté le pontife argentin dans son propos, érigeant dès lors la fraternité humaine comme « la frontière sur laquelle nous devons construire ». « C’est le défi de notre siècle, c’est le défi de notre temps », a-t-il répété. Quatre mois après la publication de son encyclique Fratelli tutti, l’évêque de Rome a rappelé que la fraternité ne signifiait pas le compromis. Au contraire, elle est synonyme de « fermeté dans les convictions ».

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« Il n’y a pas de véritable fraternité si vous négociez vos convictions », a ainsi développé le pontife. Pour devenir frère, il ne s’agit donc pas de rogner sur les cultures, les traditions ou les citoyennetés différentes, a-t-il précisé, définissant la fraternité comme le « respect » et « l’écoute à cœur ouvert ». « C’est le moment d’écouter. C’est le moment de l’acceptation sincère », a averti le Pape, soulignant au passage que « l’indifférence était une forme très subtile d’inimitié ». « On n’a pas besoin d’une guerre pour se faire des ennemis », a-t-il en ce sens assuré, expliquant qu’il « suffit de ne pas s’en soucier » pour alors devenir un ennemi.