“L’héroïsme est possible même dans les circonstances les plus difficiles de la vie. Condamnée injustement à des années d’emprisonnement soviétique, Wanda Boniszewska décédée le 2 mars 2003, il y a tout juste dix-huit ans, reste fidèle au Christ, témoignant de lui, portant ses blessures sur son corps et offrant ses souffrances pour des prêtres”, a déclaré lors de l’ouverture de la phase diocésaine de sa cause, son postulateur, le père Michał Siennicki.
La religieuse polonaise survivra en effet dans les prisons soviétiques six ans et six mois – d’avril 1950 à octobre 1956, en pleine “nuit stalinienne”. Ce qu’elle vivra comme une période de “purgatoire et d’enfer sur terre”, mais aussi un temps de mission reçue de Dieu : sœur Wanda est l’une des rares personnes qui aurait reçu des stigmates du Christ. Décédée le 2 mars 2003, à l’âge de 96 ans, elle est restée 76 ans membre de la Congrégation des sœurs des anges, une communauté polonaise fondée en 1889. Jusqu’à sa mort, elle a souhaité y vivre de façon très discrète. Avant sa mort, la renommée de sainteté de cette mystique stigmatisée avait déjà commencé à se répandre dans tout le pays.
Expier les péchés des prêtres
Quatrième d’une fratrie de sept enfants, Wanda est née à Nowa Kamionka, aujourd’hui en Biélorussie. Déjà petite, elle vit des expériences mystiques avec des visions qu’elle décrira plus tard dans son Journal spirituel publié en 2016. La religieuse y fait notamment le récit du jour où « une Dame habillée dans une robe blanche au parfum du muguet », lui dit : « Jésus souhaite que tu deviennes comme ma robe : pure et parfumée ». Depuis ce jour-là, l’aura du parfum du muguet l’accompagnera souvent. Comme elle l’explique dans ses notes, elle décide à ce moment-là de signer ses lettres Konwalia, ce qui veut dire en polonais muguet.
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Symbole des larmes de Marie lors de la Passion du Christ, Wanda comprend alors que le muguet doit illustrer son chemin de vie qui passera par « la pureté, l’innocence et la souffrance ». Après sa première profession, Jésus lui demande d’offrir ses souffrances pour l’expiation des péchés des prêtres, « âmes consacrés à Lui ». Cinq ans plus tard, la jeune femme de 17 ans entre dans la Congrégation des sœurs des anges. Elle y fait ses vœux en 1933, après quoi elle aurait reçu les stigmates – des blessures correspondant à celles de Jésus à la crucifixion.
Prier pour Staline
Le 11 avril 1950, la religieuse est arrêtée et torturée par le NKVD, la police secrète soviétique. Un an plus tard, elle est exilée en Sibérie. C’est là, où le chef de son camp de travail, alors qu’il la torture en cognant sa tête contre le mur, s’écroule un jour devant elle et lui demande pardon.
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Parce qu’il a vu cette mystique stigmatisée prier pour Staline et d’autres plus grands criminels soviétiques, il va vivre une véritable conversion spirituelle. Libérée par les autorités soviétiques en 1956, sœur Wanda Boniszewska retournera en Pologne où, au sein de sa communauté et jusqu’à la fin de sa vie, elle continuera à offrir ses souffrances pour expier les péchés des prêtres.
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