Trois prêtres et quelques bénévoles : ce sont les rares personnes qui ont eu la chance d’entourer l’abbé Guillaume Caous, curé de Tréguier, ce dimanche 16 mai, alors qu’il transportait les reliques de saint Yves depuis la cathédrale jusqu’à l’église de Minihy-Tréguier, la ville natale du saint patron, à un kilomètre et demi de là.
Tout était installé, la ville était sonorisée… Cela n’a servi à rien.
Quatre jours avant la traditionnelle fête du pardon de saint Yves, qui réunit en temps normal près de 5.000 personnes, la préfecture des Côtes-d’Armor avait en effet purement et simplement interdit l’évènement. “Ils nous ont prévenu à 17 heures mardi que la procession était interdite, alors que nous avions eu un premier accord, lors d’une réunion avec la sous-préfecture”, souffle l’abbé Guillaume Caous à Aleteia, visiblement agacé par cette mesure prise à la dernière minute. “Nous avions beaucoup travaillé avec une équipe de bénévoles pour préparer cet évènement. Tout était installé, la ville était sonorisée… Cela n’a servi à rien”, regrette-t-il.
Les rassemblements de six personnes maximum autorisés
Ce dimanche, la messe à la cathédrale de Tréguier a rassemblé 300 personnes, dans le strict respect des consignes sanitaires. À l’origine, elle devait être célébrée par Mgr Migliore, le nonce apostolique en France. Mais il a dû annuler sa venue à cause du contexte sanitaire, et a été remplacé par Mgr Denis Moutel, l’évêque de Saint-Brieuc et Tréguier. “À la fin de la célébration, j’ai dit aux fidèles que je sortais avec les reliques, et qu’ils feraient ce que bon leur semble”, raconte l’abbé Caous. Une décision qui lui a permis d’organiser l’évènement en toute légalité, explique-t-il : “Ce n’était pas une procession. Nous avons le droit d’aller sur la voie publique par groupes de six personnes maximum. Il n’y a aucune exigence de dress code”.
Patron des avocats et des Bretons, saint Yves (1250-1303) est fêté le 19 mai en France, mais la fête de son pardon est traditionnellement célébrée le dimanche précédent. Ce serait le deuxième plus gros pardon en Bretagne, après celui de sainte Anne d’Auray.