Une prise de parole symbolique et mesurée. Mgr Stephen Chow Sau-yan, le nouvel évêque de Hong Kong, a tenu une conférence de presse mardi 18 mai au lendemain de sa nomination par le pape François. Partageant son espérance de voir Pékin nouer un dialogue avec les catholiques de Hong Kong, il a porté un message d’unité. “Je n’ai pas peur d’évoquer des sujets sensibles mais je crois en la vertu de prudence”, a-t-il indiqué en préambule.
L’unité n’est pas la même chose que l’uniformité.
Mgr Stephen Chow Sau-yan n’a néanmoins pas manqué de rappeler l’essentiel : “La liberté religieuse est notre droit fondamental. Elle doit être garantie”. “Je crois que Dieu nous veut unis”, a également souligné le prélat tout en précisant que “l’unité n’est pas la même chose que l’uniformité”.
Pour mémoire l’enclave hongkongaise est régie théoriquement – depuis sa rétrocession en 1997 par le Royaume-Uni à la Chine – par le modèle “un pays, deux systèmes”, et constitue un îlot démocratique occidental adossé au pays communiste. Le fait que la liberté de culte soit respectée dans l’enclave en a longtemps fait pour l’Église catholique une de ses portes d’entrée privilégiées vers la Chine continentale.
Cependant, les choix politiques faits par Pékin ces dernières années visant à accélérer l’intégration d’Hong Kong à la Chine communiste – au mépris du traité signé avec Londres en 1997 – ont profondément bouleversé la vie de l’ancienne colonie britannique. Le dernier épisode en date, la promulgation de la loi de sécurité – qui permet au pouvoir chinois de procéder à des arrestations sans garanties démocratiques en cas de mise en danger de la sécurité nationale – a entrainé de fortes mobilisations des forces pro-démocratiques à Hong Kong… et de nombreuses arrestations. La nomination de Stephen Chow Sau-yan, qui était jusqu’alors supérieur de la province jésuite de Chine, en tant qu’évêque de Hong Kong (un poste resté vacant pendant deux ans), s’annonce donc être particulièrement scrutée.