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En entrant dans une église, le regard des fidèles cherche souvent le bénitier qui permettra de tremper le bout des doigts de la main droite dans l’eau bénite, cette eau naturelle, utilisée pour le culte après bénédiction par un prêtre.
À l’origine, les fidèles se lavaient les mains et les pieds dans de vastes bassins. Ce n’est que vers le XIXe siècle que les bénitiers remplacent les piscines pour les ablutions des fidèles. Placés près des portes d’entrée, les bénitiers sont de tailles variées et présentent diverses formes et matières car il n’y a aucune prescription si ce n’est que l’intérieur doit être réalisé dans un matériau dur et non poreux.
En marbre, en pierre, en métal ou en porcelaine, le bénitier doit être suffisamment grand pour contenir l’eau bénite. Un coquillage issu des eaux tropicales peut également être utilisés et ce coquillage s’appelle… le bénitier ! Dans l’église Saint-Sulpice, à Paris, deux imposants bénitiers reposent sur un pied de marbre sculpté par Pigalle. On trouve aussi des bénitiers dont le premier usage était de servir de mortier dans les apothicaireries d’abbayes ou d’hospices.
Certains bénitiers sont scellés sur un mur ou un pilier, d’autres reposent sur un socle ou une colonnette. Les pieds peuvent être ornés de figures humaines ou de décors végétaux. Les plus anciens dont on dispose datent du XIIe siècle comme celui de Notre-Dame de Château-Larcher conservé au musée de Cluny à Paris.
Il existe aussi des bénitiers portatifs, souvent en métal, munis d’un goupillon, et qui sont utilisés pour les aspersions rituelles, pour bénir l’assemblée ou un corps au moment des obsèques. Des bénitiers de petite taille peuvent aussi être accrochés dans les maisons pour un usage domestique. L’usage du bénitier de chevet s’est perdu mais mériterait de retrouver une nouvelle vigueur car il rappelle l’importance de se signer en se levant ou en se couchant pour mettre sa journée sous le regard de Dieu.
Le saint curé d’Ars nous rappelle que “le signe de la croix est redoutable au démon, puisque c’est par la croix que nous lui échappons. Il faut faire le signe de la croix avec un grand respect. On commence par la tête : c’est le chef, la création, le Père ; ensuite le cœur : l’amour, la vie, la rédemption, le Fils ; les épaules : la force, le Saint-Esprit. Tout nous rappelle la croix. Nous-mêmes nous sommes faits en forme de croix.”