Mardi 20 juillet, un décret marquant l’extension de l’application du pass sanitaire est paru au Journal officiel. Il concerne de nombreux établissements “lorsqu’ils accueillent un nombre de visiteurs, spectateurs, clients ou passagers au moins égal à 50 personnes”. Si les églises font partie de la liste, le texte distingue activités cultuelles et culturelles. Le décret prévoit qu’au moment où une activité culturelle se déroule, les personnes présentes sont priées de présenter l’un des fameux justificatifs qui précise leur état de santé au regard du Covid-19. Le pass sanitaire se compose soit d’un test négatif, d’un certificat de vaccination complet ou encore d’un test attestant du rétablissement du Covid-19. La nuance entre le cultuel est le culturel a rapidement suscité des interrogations dans les sanctuaires et auprès des personnes chargées de la mise en œuvre du pass. En effet, sans compter le cas d’activités mêlant cultuel et culturel, des subtilités demeurent.
Un texte mais différentes interprétations
Concrètement, le texte évoque pour l’application du pass sanitaire un nombre de personnes “au moins égal à 50 personnes” dans plusieurs type d’établissements. Aussi, dans le cadre d’activités culturelles, des responsables de sanctuaires ont confié à Aleteia se demander si c’était la capacité d’accueil ou la présence effective dans le lieu qui devait être prise en compte au regard de l’affluence parfois continue qui les caractérise.
Les basiliques et les églises fréquentées l’été se posent également la question du traitement des visiteurs. À la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon, par exemple, des circuits de visites sont proposés. Pour cela, une billetterie existe et un pass sanitaire est exigé. Mais les personnes désireuses de découvrir le lieu et de se recueillir dans le sanctuaire peuvent s’y rendre… sans pass sanitaire. Le Saint-Sacrement est exposé, donc il y a toujours des priants. Du côté de la fondation Fourvière on explique : “Il y autant de compréhension des choses que de mises en application. Nos visites sont limitées et l’exposition dédiée à saint Jacques dans la crypte doit accueillir moins de 50 personnes. En suivant notre lecture du décret, nous n’avons pas demandé de pass sanitaire.” Des doutes donc, mais une chose est sûre à l’heure actuelle : “c’est compliqué ! On reste alors très humble.” Dans les petites églises rurales dignes d’intérêt sur le plan patrimonial, la question du pass sanitaire se pose-t-elle ? Il n’y a pour l’heure aucune indication.
Se renseigner, seule solution ?
Pour les sanctuaires “gérés” par le Centre des monuments nationaux (CNM), à l’instar de l’ensemble cathédrale du Puy-en-Velay, les choses sont (un peu) plus claires. “Dans les monuments religieux où plus de 50 personnes peuvent être accueillies à l’instant T comme l’abbaye du Mont-saint-Michel, le pass sanitaire est contrôlé à l’entrée, explique-t-on au CNM. Si le monument accueille moins de 50 personnes à l’instant T, comme à la crypte de la cathédrale de Bourges, le pass sanitaire n’est pas demandé”.
À la capacité et l’affluence, il faut ajouter le paramètre des visites car l’entrée dans ces lieux de culte n’est pas toujours conditionnée. “Le CNM gère uniquement un parcours de visite. Et pour ces visites, vous devez présenter le pass sanitaire,” précise le CMN. Sans faire la visite proposée, un touriste pourrait donc parfaitement entrer dans la basilique de Saint-Denis sans pass sanitaire. Il faut se renseigner de toute façon car sur la centaine de monuments gérés par l’organisme national, le pass est en vigueur dans une cinquante de sites uniquement.
À l’église Saint-Germain des Prés à Paris où de nombreux concerts sont programmés cet été. Dans ces cas-là, l’organisateur veille au contrôle de l’accès. Le diocèse de Paris rappelle d’ailleurs les consignes générales à respecter dans les églises : 100% de l’effectif autorisé pour le culte et l’application des mesures barrières. Et en revanche une ouverture exclusive des évènements culturels aux personnes capables de justifier de leur état de santé.