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Mission Patrimoine : derrière les murs de Marcassu, une communauté jeune et dynamique

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Stéphanie Eveilleau

Le couvent de Marcassu, (Haute-Corse).

Raphaëlle Coquebert - publié le 21/09/21

Lors des 38e journées européennes du patrimoine, samedi 18 septembre, un chèque de 390.000 euros a été remis aux sœurs du Couvent de Marcassu (Haute-Corse), sélectionné par Stéphane Bern pour la 4e édition de sa Mission patrimoine. De quoi réjouir sœur Laetitia, supérieure de cette jeune communauté sacrément dynamique.

Aleteia : Sœur Laetitia, vous êtes la fondatrice et supérieure de la communauté du Rosier de l’Annonciation, installée à Cateri, sur l’île de Beauté, depuis fin 2019. Comment avez-vous eu l’idée de solliciter Stéphane Bern ?
Sœur Laetitia : Ça a vraiment été l’œuvre de la Providence, une histoire incroyable ! La veille du 15 août 2020, je me désolais de ne pouvoir participer à une procession en l’honneur de la Vierge, du fait de la crise sanitaire. Je propose donc à mes sœurs de sortir tout de même dans les rues pour souhaiter une bonne fête de l’Assomption à tous ceux qui seraient mis sur notre route. Devant le restaurant du village, nous tombons sur le maire, qui nous interroge sur le pourquoi de cette inhabituelle promenade vespérale : « Nous venons vous souhaiter une bonne fête de la part de Marie« . Touché, il nous demande si nous avons quelques minutes à lui consacrer, et nous conduit à la table de l’ancien ministre de la Culture, Franck Riester, alors en vacances en Corse. Nous évoquons avec lui la dégradation de la toiture de notre couvent, et il se propose de nous mettre en relation avec Stéphane Bern. L’Esprit saint était à l’œuvre ! Le jour de Pâques, le maire, véritable émissaire du Ciel pour notre communauté, nous annonce que nous sommes officiellement sélectionnées.

À quoi cet importante somme va-t-elle vous servir ?
À réparer la toiture de Marcassu, détériorée par des infiltrations d’eau. Nous avons la grâce d’avoir repris ce merveilleux couvent, fondé il y a 400 ans, en 1621, par des Franciscains. Ces derniers ont animé les lieux pendant 350 ans, avant de céder la place pour deux décennies à des bénédictins. Sans religieux pendant quelques années, la maison appartient aujourd’hui au diocèse. Quelle joie de pouvoir redonner un souffle à ce qui a été un poumon spirituel de la Balagne ! Mais il faut près de 620.000 euros pour remettre le toit en état. Il nous en manque donc encore 200.000 : la Fondation du Patrimoine en Corse a lancé une souscription pour nous aider à les récolter.

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Cette exposition médiatique va braquer le projecteur sur votre communauté, encore peu connue du grand public.
Et pour cause, nous n’avons que dix ans d’existence ! À l’origine, nous étions installées sur le continent près de la communauté Saint-Martin, qui nous a formées [ce sont toujours eux qui donnent des cours aux novices, via Internet, ndlr]. Travailler en complémentarité avec des prêtres fait partie de notre ADN. Puis nous sommes parties à Lourdes, pour mettre en place une mission commune. La première reconnaissance canonique de la communauté a eu lieu à la grotte de Massabielle, en février 2019, par l’évêque de Tarbes et Lourdes. Tout était en place là-bas, mais le Seigneur a chamboulé nos plans en nous appelant en Corse. Il serait trop long de raconter ici tous « les clins Dieu » qui nous ont conduit à nous enraciner ici. Nous nous sommes laissées porter…, en ouvrant grand nos cœurs à la volonté divine. Et en suivant le guide : Notre Dame de Lourdes, la Belle Dame, Reine de la Corse !

Nous désirons mettre nos ressources spécifiquement féminines au service des besoins de l’Église.

Quel est le charisme spécifique du Rosier de l’Annonciation ?
La maternité spirituelle. Nous désirons mettre nos ressources spécifiquement féminines au service des besoins de l’Église. Nous avons aujourd’hui deux missions fondamentales : l’éducation à la vie dans la foi (à travers le catéchisme, des patronages, l’enseignement) et l’accueil (via toute une série de propositions spirituelles, pour les jeunes filles, les familles, et les chercheurs de Dieu de tous horizons, à l’écoute desquels nous nous mettons). C’est par ces apostolats que nous voulons participer à notre mesure au “réveil spirituel” de la France. Le premier de ces apostolats étant notre prière communautaire. En plus de la messe, nous célébrons quotidiennement en grégorien les Laudes, les Vêpres et les Complies. Le tout-venant peut y assister.

Quels sont pour 2021-2022 les axes prioritaires de votre mission ?
Nous poursuivons notre mission éducative : le patronage sainte Thérèse, en lien avec les paroisses avoisinantes, est ouvert toute l’année. Nous y accueillons une cinquantaine d’enfants, lors de toutes les vacances scolaires. C’est une sorte de centre aéré chrétien ! J’ ai aussi demandé aux sœurs de passer un CAP Petite Enfance pour que nous puissions être à l’année un lieu d’accueil pour les enfants abandonnés ou aux prises avec des situations familiales complexes. Déjà, depuis mars dernier, nous avons la joie de prendre en charge le petit Noé, que nous avons vu naître et dont la maman est hospitalisée. Nous travaillons actuellement avec les services sociaux pour avoir l’agrément qui nous permette d’en accueillir d’autres.

Ça, c’est pour le volet éducatif. Et pour l’écoute ?
Nous consolidons ce qui existe :notre hôtellerie fonctionne à plein de juin à octobre. Par ailleurs, nous proposons des retraites de discernement pour jeunes filles et « une année Sentinelle » : huit mois pour celles qui s’interrogent sur leur vocation de femme qu’elle soit ou non religieuse. Tout se fera en parallèle des travaux de restauration du couvent, qui ont été rendus possible par l’accueil très chaleureux que les Corses nous ont réservé. C’est une terre en apparence déchristianisée, mais sous la cendre, les braises du christianisme ne demandent qu’à être ranimées.

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