L’indemnisation des victimes d’abus sexuels dans l’Église réside parmi les 45 recommandations formulées dans le rapport de la Ciase. “Indemniser financièrement les victimes ne doit pas être un don mais un dû. Nous considérons que les victimes ont une créance et que l’Église a contracté une dette à leur égard”, a assuré Jean-Marc Sauvé, président de la Ciase lors de la remise du rapport mardi 5 octobre. Une recommandation suivie et mise en œuvre par les évêques de France à travers la création d’une Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR).
Si l’INIRR a pour mission de recevoir, d’instruire les demandes de secours, et de décider des attributions de ces secours, un fonds de dotation, mis en place en mai 2021 après l’Assemblée plénière des évêques de mars 2021, est chargé de recueillir les dons de personnes physiques ou morales. C’est à ce fonds que souhaite contribuer l’évêque de Créteil en mettant en vente sa résidence, une maison d’environ 250 m2 dans le centre-ville, dans laquelle logent actuellement l’évêque et le vicaire général.
“Le diocèse de Créteil contribue dès maintenant au fonds SELAM constitué pour l’indemnisation individualisée des victimes sans recourir au Denier de l’Église ni à aucune contribution des fidèles pour la mission”, écrit Mgr Blanchet dans un communiqué, lu dans les paroisses du diocèse ce week-end. “Avec l’accord du Conseil diocésain aux affaires économiques et du Collège des consulteurs, la résidence de l’évêque va être mise en vente. Un logement plus modeste en proximité de l’évêché va être recherché”. Les autres services de l’évêché ne bougeront pas. “Les conditions d’exercice du ministère épiscopal demeureront, elles, inchangées. Ce sera toujours à l’évêché, en proximité de la cathédrale”.
Le produit de cette cession sera sécurisé dans un fond dédié et permettra de réaliser un premier versement au Fonds SELAM. “Cette décision nous permettra aussi d’assumer dans la durée, la part de notre contribution institutionnelle”, déclare-t-il.