En cette période de fêtes, il existe comme une injonction subliminale de se sentir joyeux. Cet impératif d’être à l’unisson de la joie de Noël peut susciter chez certaines personnes la sourde angoisse de manquer cette occasion, de passer à côté de l’opportunité de quitter la grisaille du quotidien et de la crise sanitaire pour accéder enfin à un moment festif et convivial. Sur certains chrétiens pèse également cette injonction d’être à la hauteur de la fête de Noël. Mais comment être sûr de pouvoir profiter pleinement de la grâce de la Nativité ? Comment s’assurer que la joie de la venue de Jésus rejaillira sur nous et ne nous filera pas entre les mains ? En fait, il suffit simplement de le demander à Dieu !
Noël, un nouveau commencement
Noël marque un nouveau commencement dans l’histoire du monde. Jésus n’est pas seulement le messie descendant de David mais aussi le nouvel Adam, conçu dans le sein de Marie par le même Esprit qui créa au commencement le ciel, la terre et tout ce qu’ils contiennent. En tant que nouvel Adam, Jésus inaugure une nouvelle création. À Noël, tout (re)commence ! Or, toute naissance, tout commencement sont une fête et donc une occasion de se réjouir. Voilà pourquoi nos rues sont illuminées, nos commerces rutilants, nos intérieurs parés de bougies et de guirlandes. Cependant, l’interrogation demeure : honorerons-nous ce rendez-vous comme il le mérite ? Aurons-nous les dispositions d’esprit requises par l’événement ? À ces questions, la seule réponse assurée consiste à se mettre dans la peau des pauvres que Dieu vient sauver et à mendier cette joie surnaturelle à Celui qui est venu l’amener aux hommes en la nuit de Noël.
Demander à Dieu qu’Il fasse descendre ce mystère éternel dans nos âmes
Car Noël n’est pas seulement un événement du passé mais surtout un mystère divin, donc éternel. Et puisque Noël est éternel, il nous suffit de prier Dieu d’actualiser le mystère de la Nativité dans notre présent. La joie de Noël est dans le sein de Dieu qui, Lui, est au-delà de temps. Aussi, cette joie est-elle toujours disponible et capable de rejoindre notre vie. De la sorte, nous sommes dispensés de faire des efforts sur nous-mêmes pour nous rendre joyeux, festifs, enthousiastes. Généralement, ce travail sur nous-mêmes tourne vite à l’exercice d’auto-persuasion et finit par manquer son objectif. Non, la joie de Noël, il suffit de la mendier à Celui qui nous a donné son Fils. C’est tout simple. Simple comme Noël.
Malheureusement, notre époque démiurgique nous a trop habitués à tout obtenir par nos seuls efforts. Trop riches de nous-mêmes, de nos réalisations, trop remplis de nos egos, nous passons à côté des joies divines parce que nous ne savons plus demander, plus mendier. Et si Noël nous apprenait enfin la vraie pauvreté spirituelle et devenait l’occasion de redécouvrir le goût et la joie de la prière ?
