Commençons par la première des vertus et la plus petite ! L’humilité. Vertu de celui qui ne se vante pas, qui a conscience de ses limites, et qui est lucide sur lui-même. La racine d’humilité, « humus », ne nous condamne pas au mépris de soi, à la bassesse ou à la mauvaise conscience, qui sont sa caricature. L’humilité permet de juger ce que l’on fait, ou ce que l’on est, avec beaucoup de vérité sur soi. Elle ne contredit pas le désir d’élévation de l’homme mais sait le faire partir de là où il est.
Pour Thomas d’Aquin, l’homme est dirigé par un appétit modéré et non par la raison seule. Son contraire est l’orgueil, la vanité, et souvent l’ignorance. Si elle engendre la tristesse, c’est que nous sommes encore dans le narcissisme. S’appliquer alors à la miséricorde. Non pas « Je ne suis qu’un homme ! » mais plutôt « Je manque d’homme ». Pour Kant et Nietzsche, elle porte atteinte à la dignité humaine, alors qu’elle favorise l’humanisation et, selon saint Augustin, mène à l’amour.
Vertu chrétienne (« Qui s’abaisse sera élevé »), l’humilité nous met directement en face de Dieu, qui nous a créés comme un peu de matière, mais promis à la gloire en nous insufflant son Esprit. Le choix est de reconnaître sa petitesse ou choisir l’athéisme. L’humilité est au fondement de la prière, nous faisant mendiant de Dieu, pour demander son pardon, son Esprit Saint, en nous soumettant à ce qui est à Lui et à ce qui est de Dieu chez l’autre. Saint Benoît décrit les douze degrés de l’humilité comme signes extérieurs puis intérieurs. Quant à sainte Bernadette, elle constatait qu’il faut beaucoup d’humiliation pour faire un peu d’humilité.
Résolution : Je cherche ce sur quoi je me sens supérieur ou trop satisfait de moi, pour y revenir et choisir un acte ou un sentiment plus vrai.