Certains disent que l’entente est difficile entre les différentes communautés chrétiennes gardiennes du tombeau du Christ à Jérusalem. Voire que leurs disputes seraient un contre-témoignage. Pourtant, le 14 mars, Catholiques, Grecs-orthodoxes et Arméniens étaient réunis pour une cérémonie fraternelle : l’inauguration d’un vaste projet de rénovation. Après celle de l’édicule, le petit bâtiment construit au-dessus du tombeau de Jésus, gérée par le Patriarcat grec-orthodoxe, la Custodie de Terre sainte, la réfection du pavement de l’édifice, fort endommagé et très irrégulier devenait indispensable.
Avec deux ans de retard à cause de la pandémie, les travaux vont maintenant commencer. Ils ont pour but de refaire l’ensemble du revêtement du lieu, mais aussi d’intervenir sur les systèmes électriques, de résoudre des problèmes récurrents d’humidité et de consolider les fondations de l’édicule. Pour de telles tâches, les Franciscains de la Custodie de Terre Sainte se sont associés à la fameuse université romaine de la “Sapienzia”, à des ingénieurs milanais et turinois, mais aussi à des spécialistes de la conservation et de la restauration du patrimoine.
Le 14 mars, donc, les représentants des trois confessions gardiennes du Saint-Sépulcre ont commencé par prier, en trois langues, devant le lieu de la résurrection, source de leur foi commune. Plusieurs prises de paroles ont suivi, notamment celle du patriarche grec-orthodoxe Théophile III : “La restauration de ce sanctuaire est un signe d’espoir pour le monde”, s’est-il exclamé, avant que Francesco Patton, custode franciscain ajoute : “Dans ce contexte historique, marqué par la pandémie et la guerre, la collaboration à l’œuvre de restauration prend un sens différent, car ici Jésus devient la pierre angulaire de l’Église”.
C’est bien cette recherche de communion autour du Christ qui transparaissait dans la dernière partie de la cérémonie. Chacun armé d’une sorte de pied de biche, le patriarche grec, l’évêque arménien et le custode catholique ont soulevé ensemble une première pierre du dallage pour le levage, marquant le début, tant attendu, des travaux.