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Au Vatican, la « marche » de guérison et de pardon des autochtones du Canada

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ANDREAS SOLARO / AFP

Cassidy Caron, la présidente du Conseil national des Métis.

Camille Dalmas - publié le 30/03/22

Le pape François reçoit au Vatican trois délégations d’autochtones venues du Canada, entre le 28 mars et le 1er avril 2022. Après les avoir écoutés dans un premier temps, il s’apprête à les rencontrer tous ensemble pour leur adresser un message.

« Vérité, justice et guérison » : ce sont les trois mots que le pape François a prononcés en anglais lors d’une des rencontres organisées cette semaine au Vatican avec les délégations des autochtones du Canada. Près d’un an après la découverte de cimetières à proximité de pensionnats pour autochtones administrés par l’Église catholique, le pontife s’est mis à l’écoute des témoignages, revendications et espoirs portés à Rome par les représentations dans la perspective d’un important déplacement au Canada.

Préparée depuis trois ans et reportée à deux reprises, la visite de la délégation des autochtones du Canada – qui rassemble trois groupes : Métis, Inuits et Premiers Peuples – a décidé de rester à Rome pour une semaine entière. Lundi 28 mars, le pape François a reçu les délégués des deux premiers groupes. Il recevra le dernier jeudi, avant une audience vendredi avec l’ensemble des délégués lors de laquelle il s’exprimera publiquement. 

« Plus que tout le reste, que les demandes, les excuses, les dédommagements, le but du temps que nous avons vécu ensemble lundi était de se rencontrer », confie Mgr Raymond Poisson, le président de la Conférence des évêques du Canada présent lors des audiences avec le Pape. La rencontre avec François, assure-t-il, était un moment « très paisible, assez émouvant pour certains ». 

Le témoignage des survivants

Parmi les délégués se trouvaient plusieurs « survivants » des pensionnats, venus faire connaître au Pape le rôle joué par ces établissements « dans les actes répréhensibles commis à l’égard de ces enfants et de nos communautés », a expliqué la présidente du Conseil national des Métis, Cassidy Caron, pendant une conférence organisée à l’issue de l’audience avec le pontife. Les autochtones reprochent les abus « sexuels, physiques et spirituels » subis par les pensionnaires dans des établissements gérés par l’Église catholique à la demande du gouvernement canadien du milieu du XIXe siècle à la fin des années 70. 

Ce douloureux passé et leur volonté de le dépasser avec justice est d’ailleurs la seule chose qui unit véritablement ces groupes d’autochtones aux histoires, cultures et revendications très différentes, note Mgr Poisson. L’évêque de Saint-Jérôme se réjouit du « coup de projecteur » que permet ce voyage pour ces peuples. « Nous ne nous connaissons pas », admet le prélat québécois, reconnaissant que cette rencontre permette aussi aux différents représentants de se rencontrer et de partager leurs expériences.

Le pape François est prêt à marcher avec nous, alors on est prêts à marcher avec lui.

Mardi, la délégation a visité les musées du Vatican, un moment décrit comme « difficile » par plusieurs membres de la délégation. En cause, la présence de plusieurs « artefacts » autochtones dans les collections du Saint-Siège que certains aimeraient voir restitués, même si le Vatican assure qu’il s’agit de dons.

Face à cet intense travail de mémoire, le rôle du Pape est perçu comme essentiel par les représentants : « L’Église a un long chemin à faire avant qu’on puisse possiblement lui pardonner pour ce qu’elle a fait. Mais s’il est prêt à marcher avec nous, alors on est prêts à marcher avec lui », affirme ainsi Mitch Case, historien métis après sa rencontre avec le pontife. 

Un voyage attendu

Désormais, tous attendent le déplacement du pape François au Canada, espérant que le pontife pourra se rendre sur les lieux où ont été retrouvées les tombes des enfants autochtones. Certains représentants aimeraient aussi que ce soit à ce moment là que le pape argentin leur présente ses excuses au nom de l’Église.

Le voyage, que le pontife a d’ores et déjà annoncé souhaiter effectuer, devrait être annoncé prochainement, confie Mgr Poisson. Dans l’attente de l’annonce des dates par le Saint-Siège, le créneau privilégié serait à la fin du mois de juillet, pour la Sainte Anne, même si une option existe en septembre. 

Du côté des évêques du Canada, des excuses officielles ont été présentées cet automne et un fonds de 30 millions de dollars a été constitué. Selon Mgr Poisson, il doit permettre aux autochtones « de se faire connaître, de se faire reconnaître et respecter, ce qui n’a pas été le cas et ce qui est encore très difficile ». 

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