À compter du 1er juin prochain, le régime communiste chinois met en place un système commun pour renforcer le contrôle des finances des organisations religieuses. Le ministère des Finances et l’Administration d’État pour les affaires religieuses vient d’annoncer que les affaires financières des entités religieuses, y compris les recettes, les dépenses et les dons locaux et étrangers, seront désormais sous la supervision de l’État.
Une fois la réglementation promulguée, cela signifie que les églises ne pourront plus utiliser leurs finances sans recevoir en amont les instructions du Parti communiste chinois (PCC). De plus, il sera également impossible pour les groupes religieux clandestins, y compris les catholiques, d’utiliser les locaux des églises et chapelles reconnues par l’État.
Un contrôle toujours plus strict
Les responsables des églises clandestines ont exprimé leurs inquiétudes quant à cette nouvelle réglementation, la décrivant comme un nouvel outil pour étendre la sinisation de l’Église catholique et faire pression sur les églises non officielles pour qu’elles rejoignent les organismes sanctionnés par l’État. La sinisation est une idéologie politique du PCC qui vise à imposer des règles strictes aux sociétés et aux institutions sur la base des valeurs fondamentales du socialisme, de l’autonomie et du soutien à la direction du parti.
Le gouvernement chinois pousse toujours plus loin sa logique de contrôle des religions, tentant de faire disparaître toute opposition ou toute liberté. Les chrétiens sont souvent les premiers visés et vivent au quotidien humiliations et injustices. Début 2022, Xi Jinping, (qui a officiellement pris le titre de Grand Timonier en décembre dernier), faisait publier un document programmatique majeur condamnant “la liberté religieuse sur le modèle occidental”, en insistant sur le fait que les Églises en Chine devaient se soumettre à la discipline du Parti et s’adapter à la “société socialiste”.
Pour rappel, on est toujours sans nouvelle de Mgr Joseph Zhang Weizhu, arrêté par les autorités chinoises le 21 mai 2021 et toujours détenu en toute illégalité dans un lieu inconnu. Âgé de 63 ans et évêque de Xinxiang depuis 1991, il est reconnu par le Saint-Siège mais pas par le gouvernement chinois et est donc, à ce titre, considéré comme un criminel.