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En France, l’événement n’a pas créé d’indignation particulière, et n’a pas encore donné lieu à une quelconque communication publique. Pourtant, le bilan s’est alourdi. L’attentat de dimanche 5 juin dans l’église Saint-François d’Owo, au Nigeria, a causé la mort de 22 fidèles, un bilan qui pourrait encore s’alourdir. Alors qu’ils participaient à la messe de la Pentecôte, le 5 juin, une explosion a retenti à l’extérieur de l’église. Ce n’est qu’ensuite que les hommes armés ont tiré sur les paroissiens à la fois dehors et à l’intérieur du bâtiment.
Des “terroristes assoiffés de sang”
Pour leur attaque, certains des assaillants s’étaient déguisés en fidèles d’après les autorités locales qui les ont qualifiés de “terroristes assoiffés de sang”. Munis d’explosifs, ils ont ainsi pu assassiner leurs victimes. À ce jour, la plupart des 58 blessés se trouvent dans les hôpitaux d’Owo dans un état critique. Une campagne de don du sang a été lancée pour pallier les besoins.
La réaction politique a, dès dimanche, été unanime au Nigeria. Le président de ce pays africain a qualifié l’attentat de “meurtre odieux de fidèles”. Plus prolixe, le gouverneur de l’Etat d’Ondo, Arakunrin Oluwarotimi Akeredolu, a parlé d’une “attaque ignoble et satanique” avant de déplorer : “le plus malheureux, c’est que des enfants innocents ont été tués dans la fleur de l’âge et que d’autres ont été gravement blessés”. La communauté internationale aussi s’est émue, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a “fermement condamné” le méfait.
Une rare unanimité religieuse
Surtout, le massacre a été l’occasion d’une unanimité parmi les chefs religieux. Quand l’archevêque d‘Owerri et président de la Conférence épiscopale nigériane (CBCN) parle d’un “grand choc” et d’une “grande tristesse”, l’association islamique Muslim Rights Concern (MURIC) évoque un “acte d’agression totalement gratuit, […] inhumain, odieux et horrible”. Avant de craindre que l’attentat, qui n’a pas été revendiqué, manifeste l’extension de la lutte djihadiste dans le sud-ouest du pays jusqu’alors épargné. “C’est le modus operandi de Boko Haram”, explique-t’il.
Alors que les élections présidentielles auront lieu au Nigeria en 2023, l’APC (Congrès des progressistes), parti au pouvoir, organise ces jours-ci ses primaires : la sécurité sera sûrement au cœur des décisions. Mgr Lucius Ugorji, président de la CBCN s’en est inquiété : “Si le gouvernement n’agit pas de manière décisive sur une question aussi grave, il plongera notre nation dans l’anarchie”.