Mardi 16 août 2022
2 – Comment le Pape voit-t-il le développement de la théologie ?
3 – Canada : l’Église n’aurait pas les moyens d’indemniser les victimes d’abus sexuels
1Des juristes planchent sur le statut de pape émérite
Rien aujourd’hui ne définit clairement ce qu’est un pape émérite. Comment doit-on l’appeler ? Où doit-il vivre ? Quelles sont ses relations avec son successeur ? Quelles sont ses responsabilités ? Alors que le pape François a ouvert la porte à une possible renonciation, la question de préciser le rôle d’un pape à la retraite se fait plus pressante. Afin d’éviter la confusion et de protéger l’unité de l’Église, des canonistes se sont déjà saisis de ce cas. Ainsi, un projet a été lancé en 2021 pour rédiger des propositions de loi qui pourraient être étudiées et discutées sur une plateforme en ligne afin qu’elles soient présentées au pape lui-même. Comme le rapporte le National Catholic Reporter, bon nombre des suggestions reflètent les approches les plus souvent adoptées par Benoît XVI, qui a dû tracer la voie lorsqu’il a démissionné en 2013. Toutefois, au lieu de “pape émérite”, une proposition avance que le pontife à la retraite recevrait le titre “d’évêque émérite de Rome”.
National Catholic Reporter, anglais
“Le problème, pour le pape François, n’est pas la doctrine mais la façon dont elle est présentée”, écrit le vaticaniste Andrea Gagliarducci, qui commente la nomination d’Antonio Staglianò, évêque émérite de Noto, comme président de l’Académie pontificale de théologie. Lui s’est fait connaître en théorisant la dite “théologie populaire”, qui présente l’Évangile dans un langage contemporain. Le placer à la tête de cette académie manifeste la volonté du pape argentin de rajeunir la langue de la théologie pour rendre la doctrine plus saisissable. “La doctrine doit communiquer la joie. Elle ne doit pas montrer des interdictions”, résume le journaliste.
3Canada : l’Église n’aurait pas les moyens d’indemniser les victimes d’abus sexuels
“Il y a toujours eu une ouverture du diocèse pour compenser les victimes. [Mais] il faut arrêter de penser que l’Église est riche à craquer parce que c’est complètement faux et il faut arrêter de penser à des montants astronomiques”, a lancé l’abbé René Tessier, chargé de communication du diocèse de Québec, alors que la pression s’accentue sur l’Église au Canada pour indemniser des victimes d’abus sexuels. Selon les calculs du Journal de Québec, ce diocèse pourrait être amené à débourser 66 millions de dollars – même s’il est encore bien difficile d’évaluer le montant final. Du côté des avocats des victimes, ils assurent ne pas vouloir pousser l’Église à la faillite mais leur objectif est “d’indemniser le plus correctement les victimes”, confie par exemple Me Alain Arsenault. “On est capables de parler, d’analyser et si on nous démontre qu’ils n’ont pas d’argent, c’est une chose… On va regarder les assurances puis ensuite, leurs biens. Et s’ils n’ont vraiment pas d’argent, ils vont faire faillite comme d’autres. Ce sera malheureux mais il va falloir qu’ils paient pour les pots cassés.”
Journal de Québec, français