Les chiffres sont glaçants. Dans son troisième rapport annuel fédéral sur l’aide médicale à mourir (AMM) – comprendre euthanasie – publié en juillet, le gouvernement canadien indique qu’il y a eu 10.0645 “prestations d’AMM” en 2021, soit 3,3% de l’ensemble des décès au Canada. En un an, le nombre d’euthanasies a progressé de 32,4%. “Toutes les provinces continuent de connaître une croissance constante d’une année à l’autre”, souligne encore le rapport.
Vers un élargissement aux personnes souffrant d’une maladie mentale ?
Promulguée en 2016 au Canada, la loi autorisant l’euthanasie a été modifiée en 2021 afin d’autoriser également les personnes dont le décès n’est pas prévu à “brève échéance” à recourir à l’euthanasie ainsi que les personnes atteintes d’un handicap “grave et incurable”. le Parlement envisage par ailleurs d’autoriser en 2023 les personnes souffrant d’une maladie mentale à pouvoir “bénéficier” d’une “aide médicale à mourir”. Un rapport a ainsi été commandé à un comité d’expert et déposé au Parlement en mai 2022.
L’euthanasie n’étant pas légale en France, ces chiffres sont éloignés de la réalité française. Mais ils pourraient prochainement s’en rapprocher. Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a annoncé qu’il opterait pour une « convention citoyenne » afin de trancher sur la fin de vie. Plus récemment, lors de la remise de la Grand-Croix de la Légion d’honneur à Line Renaud ce vendredi 2 septembre à l’Elysée, Emmanuel Macron aurait confirmé à Jean-Luc Romero, président d’honneur de l’ADMD (Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité), la mise en œuvre d’une loi en 2023. À la fin de son discours, Emmanuel Macron a ainsi déclaré : “Votre combat pour le droit à mourir dans la dignité nous oblige. C’est le moment de le faire… Nous le ferons.”