Aleteia logoAleteia logoAleteia
Jeudi 18 avril |
Aleteia logo
Art & Voyages
separateurCreated with Sketch.

Espagne : une petite paroisse hérite d’une toile de maître

santa-maria-seville_1014994660

Isogood_patrick / Shutterstock

Église Sainte-Marie-Madeleine de Séville.

Bérengère de Portzamparc - publié le 12/02/23

L’histoire fait sensation en Espagne. Une riche héritière de Séville, par ailleurs fidèle paroissienne, a tenu à léguer à sa paroisse le tableau qui a toujours été dans sa chambre, au dessus de son lit. Et les experts viennent de faire une découverte de taille : il s'agirait d'une Vierge à l'enfant réalisée par... Velázquez!

Soledad Rojas était connue dans sa paroisse. Riche héritière d’une famille de collectionneurs et profondément croyante, elle consacra presque toute sa vie au tiers ordre franciscain de Séville où elle a pris de nombreuses responsabilités. Décédée en janvier 2021, à l’âge de 96 ans, Soledad a légué les dernières œuvres qui ornaient sa maison, dont une Vierge à l’enfant, qui avait une grande valeur sentimentale pour elle, à la chapelle royale de sainte Marie Madeleine de Séville où elle se rendait régulièrement. Ce tableau, situé au-dessus de son lit depuis sa naissance, date du XVIIe siècle et était attribué jusqu’à présent au peintre Francisco Pacheco, le maître du jeune Velázquez.

Une valeur inestimable

Devant la qualité du tableau et son délicat état de conservation, le prêtre a exprimé son souhait de le faire restaurer avant de l’exposer dans le musée de l’église, installé il y a quelques années dans la tribune du chœur, et qui abrite déjà des œuvres de Zurbarán, Pacheco et Gijón. Avec le conservateur du musée, ils décident donc de l’envoyer pour restauration à l’Institut du patrimoine historique andalou à l’automne 2021. Après études et une restauration très réussie, la nouvelle a récemment été rendue publique : cette Vierge à l’enfant serait bien un tableau de l’élève et non du maître, un tableau peint par le jeune Diego Velázquez !

Selon le rapport présenté lors d’une conférence le 24 janvier dernier, les experts ont trouvé de nombreux motifs stylistiques et même des symboles cachés dans le tableau de la Vierge, prouvant la signature de Velázquez, qui était alors l’élève mais aussi gendre de Pacheco. Ainsi dans le galion espagnol qui se perd à l’arrière-plan du tableau, les restaurateurs ont remarqué que les voiles et le mât créaient un anagramme : DDV (Diego de Velázquez). Or dans sa période sévillane, le peintre signait ses œuvres de cette façon : DD Velázquez… Le tableau vaudrait donc plusieurs millions d’euros, mais il restera le souvenir inestimable d’une fidèle et dévouée paroissienne, qui a gardé cette Vierge et l’enfant au dessus de son lit toute sa vie.

Tags:
Espagneimmaculée conceptionPeintureVierge Marie
Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Pave-Aleteia-Ictus-V2.png
Top 10
Afficher La Suite
Newsletter
Recevez Aleteia chaque jour. Abonnez-vous gratuitement