Le 3 mars prochain, à Casablanca (Maroc), des experts et chercheurs du monde entier se réuniront le temps d'un colloque pour demander l'abolition de la Gestation pour Autrui (GPA) dans le monde. Plus de 70 nationalités seront présentes pour inviter chaque État à protéger les femmes et les enfants, et mettre en place une législation adaptée.
C’est à Casablanca, au Maroc, que le 3 mars prochain se tiendra un séminaire composé d’experts sur la gestation pour autrui, à l’occasion duquel sera rendue publique une Déclaration internationale pour l’abolition universelle de la GPA. Signée par une centaine d’experts du monde entier (71 nationalités représentées à ce jour), elle demandera aux États de s’engager pour la lutte contre la GPA, en leur proposant notamment un projet de Convention internationale sur le sujet.
L’ONU comme observateur
L’initiative a été lancée en 2022 par ces chercheurs qui, au fil des rencontres et colloques ces dernières années, ont décidé d’agir collectivement afin de mieux se faire entendre. Experts, juristes, professionnels de la santé, ils sont convaincus du drame qu’est la gestation pour autrui, et veulent que les États protègent les femmes et les enfants grâce à une législation adaptée. Du Chili à la Lituanie, du Cameron à l’Argentine, tous les signataires ne seront pas sur place à Casablanca, mais participeront à la rencontre par visioconférence. Parmi ceux qui y assisteront en tant qu’ « observateurs », Suzanne Aho, qui est membre du comité des droits de l’enfant à l’ONU. « Il est très important que cette Déclaration pour l’abolition de la GPA ait un grand retentissement mondial afin que les États comprennent qu’il faut agir rapidement », explique Aude Mirkovic, l’une des signataires françaises.
« En Afrique, la GPA n’est pas encore répandue heureusement, mais on veut agir pour son interdiction dès aujourd’hui pour que cela ne s’installe pas », explique à son tour Christian Totsie, infirmier à Yaoundé, au Cameroun et Président de l’association « Soigner la vie » qui développe les soins palliatifs. « On le sait bien, les femmes qui seront le plus exposées à la gestation pour autrui seront les plus précaires et les plus pauvres, ce serait alors de l’exploitation humaine, qui porterait gravement atteinte à la dignité humaine », reprend le signataire camerounais.
Si les pays qui autorisent la GPA sont encore minoritaires dans le monde (Canada, certains États américains, et certains pays d’Asie), nombreux sont ceux, en revanche qui ne s’y opposent pas expressément et laissent un flou juridique sur ces pratiques. En Europe, neuf pays l’autorisent, ou du moins la « tolèrent » dont le Royaume-Uni, l’Irlande, la Belgique, la Roumanie, les Pays-Bas, la Slovaquie, la Pologne, la Grèce et le Portugal. La GPA est également autorisée en Ukraine ainsi qu’en Russie. Parmi les pays qui l’interdisent, on retrouve notamment la France, l’Allemagne, l’Italie ou encore l’Espagne, mais les législations ne disent rien sur ceux qui contournent cette interdiction.

