Nommé archevêque de Strasbourg en 2017, Mgr Luc Ravel a annoncé quitter ses fonctions ce jeudi 20 avril, a appris l’AFP par un communiqué. “La paix étant le bien suprême […], j’ai présenté ma démission au Saint Père, pour qui je prie tous les jours”, écrit Mgr Ravel. “J’ai toujours agi au plus près du droit et de ma conscience, en ayant beaucoup consulté à chaque décision, pour prendre des mesures difficiles, mais qu’on m’aurait reproché ultérieurement de ne pas avoir prises, au vu des éléments en ma possession.”
Le pape François avait ordonné fin juin 2022 une visite apostolique dans l’archidiocèse de Strasbourg. Cette mission avait été confiée à l’évêque de Pontoise Mgr Stanislas Lalanne. Le bref communiqué indiquait alors que l’inspection avait été décidée par le pontife après la transmission par le dicastère pour les Évêques d’informations “relatives au gouvernement pastoral” de l’archidiocèse.
Des tensions dans l’archidiocèse
Ordonné prêtre en juin 1988, il a été consacré évêque en octobre 2009. Auparavant évêque aux Armées (2009 – 2017), il a été nommé en 2017 à la tête de l’épiscopat alsacien par le pape François, puis agréé par décret du président de la République comme le veut le Concordat qui régit les rapports entre l’Église et l’État en Alsace. Il est aussi membre de l’Académie des Sciences morales et politiques depuis décembre 2022.
Nul ne sait ce que contenait le rapport rendu par Mgr Lalanne à la fin de sa visite, le 14 juillet 2022, mais plusieurs membres du diocèse ont témoigné dans les médias du style de gouvernement autoritaire, voire militaire, de l’ancien évêque aux Armées. Un épisode survenu peu avant l’enquête a aussi fait couler beaucoup d’encre : pendant la Semaine sainte 2022, Mgr Ravel a manqué la messe chrismale, rendez-vous pourtant essentiel pour un évêque, la confiant à ses auxiliaires. À la place, il était allé rencontrer Emmanuel Macron, alors en campagne électorale à Strasbourg. Les tensions s’étaient accrues ces dernières semaines : Mgr Ravel a en effet évincé son évêque auxiliaire, Mgr Christian Kratz, puis son vicaire général et son chancelier, de son conseil diocésain.
