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Le patriarche Pierbattista Pizzaballa créé cardinal, un message pour la Terre sainte

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HAZEM BADER | AFP

Le patriarche Pierbattista Pizzaballa.

I.Media - publié le 17/09/23

Patriarche de Jérusalem des Latins et ancien Custode de Terre sainte pendant douze ans, Pierbattista Pizzaballa va être créé cardinal le 30 septembre prochain. Un message fort pour les chrétiens de Terre sainte.

Alors que les tensions entre Israéliens et Palestiniens rejaillissent dans l’actualité, le pape François a choisi de créer cardinal lors du consistoire du 30 septembre 2023 le patriarche latin de Jérusalem Pierbattista Pizzaballa. L’Italien de 58 ans sera donc électeur en cas de conclave. Héraut de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux, il est le premier patriarche de Jérusalem à entrer au Collège cardinalice. 

Né en 1965 en Italie, Mgr Pizzaballa est entré dans l’Ordre des Frères mineurs franciscains à l’âge de 19 ans. Ordonné en 1990 à Bologne, il avait prononcé ses vœux perpétuels un an plus tôt. Professeur d’hébreu biblique à la Faculté franciscaine de sciences bibliques et archéologiques de Jérusalem, il a encadré la traduction en hébreu du missel romain en 1995.  En 2004, il est élu custode de Terre sainte – la province franciscaine locale –, et réélu au même poste en 2010 et 2013. De 2005 à 2008, il a aussi été vicaire patriarcal du Patriarcat de Jérusalem, pour la pastorale des catholiques de langue hébraïque en Israël. 

Le patriarcat de Jérusalem en 2020

C’est en 2016, alors qu’il venait de quitter sa charge de custode et que le précédent patriarche latin de Jérusalem Fouad Twal, partait à la retraite, que le pape François a nommé Mgr Pizzaballa administrateur apostolique du patriarcat, l’élevant au rang d’évêque mais laissant formellement le patriarcat vacant. L’évêque italien eut notamment pour mission de réorganiser une charge dont la gestion avait entraîné de graves problèmes financiers – une tâche à laquelle il s’est attelé malgré un certain nombre de résistances internes.

Quatre ans plus tard, en 2020, le Pape lui a confié officiellement et formellement le patriarcat de Jérusalem, lui conférant le pallium lors d’une messe célébrée à la Maison Sainte-Marthe. Ce choix d’un Italien a été critiqué par certains, quelques voix regrettant que Rome ne nomme pas un patriarche originaire de la région. Jean Paul II avait en 1987 choisi Michel Sabbah, premier Arabe palestinien à porter le titre de patriarche latin de Jérusalem, et perçu par Israël comme un acteur engagé dans le soutien aux forces politiques palestiniennes. Ce dernier avait été remplacé en 2008 par le Jordanien Fouad Twal, nommé par Benoît XVI.

Un attachement profond à la Ville Sainte

La juridiction du patriarcat de Jérusalem s’étend sur les catholiques latins vivant en Israël, dans les Territoires palestiniens, en Jordanie et à Chypre. Le cardinal désigné est aussi président de la Conférence des évêques latins des régions arabes (Celra). Même si le futur cardinal n’est pas originaire de la région, il professe son attachement profond pour la Ville Sainte. “J’ai vécu toute ma vie à Jérusalem, depuis que je suis devenu prêtre en 1990, confiait-il dans un entretien. “Ici j’habite parce que je l’ai désiré”, comme le dit le Psaume. […] C’est (Dieu) qui m’a conduit ici et Il décidera de la suite”.

Durant ses décennies en Terre sainte, il a eu le loisir de se faire reconnaître pour sa sagesse et ses compétences diplomatiques, entretenant des relations avec les autorités israéliennes et palestiniennes. “Ici, nous sommes amis avec tout le monde, témoigne-t-il, parce que […] nous n’avons aucun pouvoir”. Les chrétiens représentent moins de 2% de la population.  

Le patriarche voit Jérusalem comme “un laboratoire précieux” où “le dialogue interreligieux et œcuménique n’est jamais théorique et abstrait, c’est toujours une réalité concrète”. “Dans nos communautés chrétiennes, les catholiques et les orthodoxes se croisent sans barrière. Il y a des chrétiens orthodoxes qui viennent à la messe dans nos paroisses latines, et vice versa. […] Les gens sont en avance sur notre statu quo”. 

Des décisions pastorales courageuses

Pour lui, l’Église de l’avenir pourrait être comme celle de son patriarcat, “une Église avec moins de pouvoir, moins de structures, moins de personnes”. Le cardinal désigné n’a pas hésité à prendre des décisions pastorales courageuses, comme l’ouverture des tribunaux ecclésiastiques aux avocats non catholiques, brisant le monopole d’un petit groupe aux tarifs élevés, afin de soulager les fidèles.

Au sein de la Curie romaine, il est consulteur de la Commission pour les relations avec le judaïsme du dicastère pour la Promotion de l’unité des chrétiens depuis 2008. Le Moyen-Orient compte un autre cardinal électeur : le patriarche de Babylone des Chaldéens, Louis Raphaël Sako (Irak). Le pape François a aussi créé cardinal en 2016 le nonce en Syrie Mario Zenari, mais le diplomate reste comptabilisé comme un cardinal italien. 

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CardinauxconsistoireTerre sainte
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