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Cinéma : Sound of Freedom, une lumière bouleversante sur le trafic d’enfants

Scena z filmu Sound of Freedom

Angel Studios

Produit par Angel Studios, le film est distribué en France par Saje production.

Anne-Sophie Retailleau - publié le 14/11/23

Quelques mois après son incroyable succès aux États-Unis, le film Sound of Freedom, réalisé par Alejandro Monteverde et produit par Angel Studios, sort en France le 15 novembre. Inspiré d'une histoire vraie, le film traite avec gravité d'une effroyable réalité, le trafic d'enfants, et montre qu'au cœur même des ténèbres peut surgir l'espérance.

Quelque part au Honduras, une petite fille grandit, heureuse et insouciante, entourée d’un père aimant et d’un petit frère choyé. Pourtant, ils n’ont pas grand chose. Aucune richesse, sinon l’amour qui les unit. Et le chant, que la petite Rocío aime passionnément. Dans sa chambre, elle passe des heures à fredonner le même air, au rythme des percussions qui résonnent. Un jour de marché, elle reçoit la visite de la belle Giselle, qui lui avoue être impressionnée par ses talents de chanteuse et sa beauté. 

C’est certain, la petite Rocío a tout pour devenir un mannequin renommé. Giselle n’a plus qu’à convaincre le père de famille, qui, voyant les étoiles dans les yeux de la fillette, se laisse persuader. C’est décidé: Rocío et son petit frère Miguel participeront à un concours de beauté à Tegucigalpa, la capitale du Honduras. Le lendemain, toute la petite famille se rend en ville, dans une atmosphère d’excitation. Un baiser avant de partir et le père s’éclipse, laissant ses enfants seuls avec Giselle. 

“Les enfants de Dieu ne sont pas à vendre”

Et le piège se referme. Le paradis promis à Rocío et sa famille est en réalité l’enfer le plus sombre. Parmi une dizaine d’autres enfants appâtés avec le même stratagème, Rocío et Miguel sont vendus et livrés aux mains de trafiquants qui les réduisent à l’état d’esclaves sexuels. À des milliers de kilomètres de là, Tim Ballard, un agent fédéral américain spécialisé dans la traque de pédophiles, décide de tout plaquer pour venir en aide aux enfants victimes de réseaux pédocriminels. Inspiré de l’histoire vraie de Tim Ballard, le héros est interprété par Jim Caviezel, connu pour son rôle de Jésus dans la Passion du Christ de Mel Gibson.

Pendant plus de deux heures, le film nous entraîne à travers l’Amérique latine, de ses bidonvilles à ses forêts vierges, sur les traces de l’ancien agent qui s’est donné pour mission de libérer des enfants d’un réseau de trafiquants. Les plans se succèdent à un rythme effréné, peut-être un peu trop: on a parfois du mal à suivre. Dans tous les cas, impossible de s’ennuyer, tant l’histoire est captivante, le suspens et la tension omniprésents. Le tout, ponctué de références bibliques et de délicieuses punchlines d’inspiration chrétienne. Questionné sur les raisons qui l’ont poussé à entreprendre une mission aussi dangereuse que vaine, Tim Ballard répond ainsi: “Les enfants de Dieu ne sont pas à vendre”. 

Deux millions d’enfants victimes chaque année

À mi-chemin entre le film d’action et le thriller, ce long-métrage évoque un fléau aussi effroyable que méconnu: le trafic sexuel et l’esclavage des enfants. Le générique rappelle que dans le monde, 2 millions d’enfants passent par la traite d’êtres humains chaque année. Sound of Freedom s’attaque à ce délicat et douloureux sujet, avec beaucoup d’intensité, mais aussi de finesse. Car comment traiter d’un sujet aussi abominable en évitant de choquer avec des images obscènes, sans pour autant édulcorer la réalité ? C’est le difficile exercice d’équilibriste auquel est parvenu Monteverde avec Sound of Freedom. On est bouleversé par une réalité montrée sans ambages, probablement comme elle ne l’avait jamais été auparavant. Mais le réalisateur nous préserve des images trop crues et franchement insoutenables, qui pourraient sans doute nous priver de sommeil pendant des semaines. Néanmoins, les plus sensibles apprécieront de savoir que certaines scènes sont éprouvantes à regarder, même si le réalisateur s’arrête juste quand il faut.

Mentionnons aussi la performance magistrale des acteurs. Jim Caviezel est bon, même s’il peut difficilement surpasser son incroyable performance dans la Passion du Christ. Ce sont les enfants qui impressionnent le plus, et qui portent toute l’émotion du film: le drame de l’esclavage, l’horreur dans les yeux des petits à l’innocence balayée, la douleur, la peur… Mais aussi l’amour, l’espérance, et la joie. N’oublions pas non plus le fidèle acolyte de Tim Ballard, interprété par Bill Camp, formidable dans son rôle de Vampiro, qui incarne une forme d’espoir et de rédemption. Ce personnage haut en couleur, avec certaines répliques et situations amusantes, permet aussi de reprendre sa respiration dans ce film soutenu par une tension permanente. 

Nous n’avons vu ni le film complotiste dénoncé par certains, ni le “navet” que nous promettait le journal Libération. Ce film n’est sans doute pas le plus grand long-métrage de sa génération, mais il offre néanmoins un spectacle émouvant qui saura captiver l’attention du spectateur, et peut-être lui faire verser quelques larmes.

Pratique

“Sound of Freedom”, de Alejandro Monteverde, avec Jim Caviezel. 2h 11 min. En salles le 15 novembre.

Tags:
CinémaEnfantsesclavage
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