Surprise, trouble, incompréhension… Partout dans le monde, des fidèles ne cachent pas leur trouble depuis la publication de Fiducia Supplicans lundi 18 décembre. Publié par le dicastère pour la Doctrine de la foi et approuvé par le Pape, le document autorise la bénédiction des “couples en situation irrégulière et les couples de même sexe” à condition de ne pas “créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage”.
En Afrique, des fidèles, des prêtres et des évêques n’ont pas hésité à partager leur incompréhension. Dans une déclaration de trois pages, la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) a noté que certains aspects de la déclaration “provoquaient de l’anxiété et même de la confusion parmi les chrétiens et, en général, parmi le peuple de Dieu”. “Dans notre réalité, ici en Afrique, nous sommes très clairs sur ce qu’est une famille et un mariage”, indique le communiqué. En Zambie, la Conférence des évêques du pays a déclaré que ce document devait faire l’objet “d’une réflexion plus approfondie et non d’une mise en œuvre” dans le pays.
Afin “d’éviter de créer une confusion parmi les fidèles”, la Conférence épiscopale du Malawi a indiqué pour sa part le 19 décembre que “pour des raisons pastorales, les bénédictions de toute sorte et pour les unions homosexuelles de quelque nature que ce soit ne soient pas autorisées au Malawi”. En Côte d’Ivoire, plusieurs prêtres ont mis en garde sur le risque de confusion que cette déclaration pouvait entraîner comme “l’impression de normaliser les situations dites irrégulières”.
Une formulation ambiguë
Au Danemark Mgr Czesław Kozon, évêque de Copenhague, n’est pas tant en désaccord avec le fond qu’avec “la manière dont elle (la déclaration du dicastère ndlr) sera reçue et interprétée”, a-t-il indiqué le 19 décembre. Aux Pays-Bas, l’évêque de Haarlem-Amsterdam, Mgr Jan Hendricks, préfère prendre le temps de la réflexion avant de s’exprimer. “Nous sommes tous occupés en ce moment à préparer Noël et cela m’inclut. J’espère revenir courant janvier sur la déclaration”, a-t-il réagi.
Sur X Mgr José Ignacio Munilla, évêque d’Orihuela-Alicante, a tenu à rappeler que “la charité pastorale est un appel pour que tous les pécheurs soient bénis, mais pas pour bénir notre péché”.