L’issue était connue de tous, mais elle n’en demeure pas moins glaçante. Réunis en Congrès à Versailles ce lundi 4 mars, les parlementaires ont voté sans surprise l’inscription de la “liberté de recours à l’IVG” dans la Constitution, à 780 voix contre 72. L’IVG est donc officiellement érigé en liberté fondamentale, selon le nouvel article 34 de la Constitution de 1958 : “La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse.”
Pour être définitivement adopté, le projet de loi constitutionnelle devait être voté aux trois cinquièmes des membres du Congrès. La majorité a été atteinte sans difficulté, comme prévu après les scrutins précédents dans chaque chambre. Pour rappel, l’Assemblée nationale avait adopté fin janvier le texte à 493 voix contre 30, suivie du Sénat, qui a voté le texte dans les mêmes termes à 267 voix contre 50 le 28 février.
Des appels au jeûne et à la prière
Peu de temps avant le vote, plusieurs voix s’étaient élevées contre une telle modification constitutionnelle. Ainsi de la Conférence des évêques de France (CEF), qui a invité les catholiques à jeûner et à prier. Cette dernière a tenu à rappeler que “de tous les pays européens, la France est le seul où le nombre d’avortements ne baisse pas et a même augmenté ces deux dernières années”. “Comme catholiques, nous aurons toujours à rester des serviteurs de la vie de tous et de chacun, de la conception à la mort”, affirme encore la CEF. Plusieurs évêques se sont aussi exprimés à titre individuel comme Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges, pour qui “l’anesthésie collective des consciences ne permet plus de comprendre en quoi l’avortement est une atteinte à la vie et partant, un drame pour les mères”. À Versailles où s’est tenu le vote, environ 2.000 manifestants se sont rassemblés à l’initiative de la Marche pour la Vie, selon les organisateurs.