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Apprendre à prier avec Benoît XVI : “Parler à Dieu en ami, comme Moïse”

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piosi / Shutterstock

Moïse et les Tables de la Loi.

Jean-Michel Castaing - publié le 14/03/24

Pour nourrir l’"Année de la prière", Aleteia propose une série "Apprendre à prier avec Benoît XVI", inspirée par les catéchèses du pape théologien consacrées en 2011 à "l’homme en prière". Ami de Dieu, Moïse avait foi dans la fidélité de Dieu, qu’il défendait auprès des hommes et qu’il priait pour le bien de son peuple. Voici donc une quatrième leçon de Benoît XVI pour apprendre à prier : parler à Dieu comme un ami parle à un ami, à l’exemple de Moïse. (4/10)

Moïse est surtout célèbre en tant que libérateur du peuple hébreu qu’il conduisit hors d’Égypte en direction de la Terre promise, mais aussi comme législateur : il reçut de Dieu les tables de la Loi. Mais ce ne sont pas sur ces deux identités de libérateur et de législateur que porta la réflexion de Benoît XVI dans son audience du 1er juin 2011 consacrée à Moïse, mais sur celle d’homme de prière. Le libérateur d’Israël fut en effet un priant hors pair. Trois raisons essentielles expliquent cette caractéristique de sa personnalité — raisons qui peuvent inspirer les chrétiens que nous sommes. 

La prière découle de l’amitié avec Dieu

Première raison : Moïse vivait dans l’intimité de Dieu. Au début de son audience, Benoît XVI nous remémore le verset du livre de l’Exode : “Dieu parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à un ami” (Ex 33, 11). De cette familiarité avec le Seigneur naissait chez lui l’élan pour Lui parler, Le prier et Lui confier les désirs du peuple dont il avait la charge. Ce verset est très instructif pour nous parce qu’il illustre cette vérité importante : prier Dieu demande de cultiver une relation suivie et de plus en plus intime avec Lui.

L’amour du Dieu fidèle

La seconde raison pour laquelle Moïse fut un homme de prière est son amour de Dieu. À ce sujet, Benoît XVI retrace brièvement les circonstances du péché du peuple dans l’épisode du Veau d’or : les fugitifs ont préféré une idole visible au Dieu invisible du Sinaï. Devant cette inconséquence et cette velléité de rabaisser le mystère divin en troquant la gloire contre l’image d’un ruminant, Dieu menace son peuple. C’est à ce moment que Moïse intervient en déclarant à Dieu : “Pourquoi Seigneur ta colère veut-elle s’enflammer contre ton peuple que tu as fait sortir du pays d’Égypte à grande puissance et à main forte ? Pourquoi les Égyptiens diraient-il : C’est par méchanceté qu’il les a fait sortir, pour les faire périr dans les montagnes et les exterminer de la face de la terre ?” (Ex 32, 11-12). 

Dans cette interpellation, la prière de Moïse se fait l’avocate de la fidélité de Dieu ! Moïse Lui rappelle que c’est Lui qui a conduit Israël, dans Sa bonté, hors de la maison d’esclavage. “La supplique de Moïse est entièrement axée sur la fidélité et la grâce du Seigneur” dit Benoît XVI. Comme si, dans sa prière, Moïse rappelait à Dieu qui Il est ! Moïse a souci de la renommée de Dieu chez les autres peuples. Aussi, cette prière qui en appelle à Dieu contre le propre désir divin qu’Il manifeste (d’abandonner son peuple) ne peut-elle découler que d’un profond amour de Dieu de la part de Moïse — amour lié lui-même à une connaissance intime de la miséricorde divine telle que Moïse l’a expérimentée durant la sortie d’Égypte. Là encore, quelle leçon pour nous ! Car prier, c’est aussi avoir souci des affaires du Seigneur. Le “Notre Père” ne commence-t-il pas par la demande de la sanctification du Nom divin ? 

Moïse prie par solidarité avec son peuple

Enfin, la troisième caractéristique de la prière de Moïse, et non la moindre, est l’amour qu’il porte au peuple dont il est le chef. Après le péché du Veau d’or, le voilà qui intercède auprès de Dieu en implorant son pardon. Dans le même registre, Moïse demande la guérison de Myriam, frappée par la lèpre parce qu’elle avait médit de son frère (Nb 12, 9-13). Benoît XVI souligne combien Moïse se solidarise avec son peuple au point de renoncer à la perspective de devenir un nouveau peuple qui remplacerait Israël. Ici, Benoît XVI met l’accent sur la dimension christique de Moïse qui préfère s’identifier au peuple et subir le même sort que lui plutôt que de devenir le germe d’un autre peuple. “Pourtant, s’il te plaisait de pardonner leur péché… Sinon, efface-moi de grâce du livre que tu as écrit” (Ex 32,32) dit-il à Dieu. Le Christ aura la même attitude au Calvaire. Benoît XVI affirme que la prière de Jésus exprime non seulement sa solidarité avec les hommes mais surtout son identification avec nous au point de s’être fait péché pour nous (2 Co 5,21) : “Le Christ nous porte tous dans son corps ” affirme le pape. 

Cette solidarité de Moïse avec son peuple est un modèle pour irriguer notre prière. Dans les groupes de prière, il n’est pas rare qu’après le moment d’adoration vient celui où les participants implorent la miséricorde de Dieu en faveur des personnes en difficulté qu’ils connaissent. De la sorte, ils refont ce que Moïse faisait dans le désert du Sinaï, par exemple lorsqu’il intercéda en faveur des victimes des serpents brûlants (Nb, 21, 4-9). Dans cette audience générale, Benoît XVI nous rappelait opportunément que Moïse ne fut pas seulement un libérateur politique et un législateur mais aussi un homme de prière dont nous pouvons nous inspirer pour nous adresser à Dieu.

Les représentations de Moïse dans l’art à travers les siècles :

Tags:
Ancien TestamentMéditationMoïsePape Benoît XVIPrière
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